- Le vétérinaire praticien intervient en pleine saison de vêlages dans un gros élevage allaitant où les interventions sont nombreuses, tant les interventions obstétricales que les interventions sur les veaux nouveau-nés (nombreuses gastro-entérites et enzootie d’omphalites).
- Le vêlage est dystocique par disproportion fœto-pelvienne sur une vache charolaise de 7 ans, assez maigre, dont le vétérinaire avait toutefois remarqué en découvrant et abordant l’animal, sans pour autant le faire observer à l’éleveur, un abdomen assez descendu, notamment à droite.
- La césarienne est décidée et réalisée immédiatement dans l’étable. Réalisée par laparotomie dans le flanc gauche sur l’animal debout, elle se déroule tout à fait normalement sur le plan chirurgical.
- Toutefois, après la suture et le repositionnement de l’utérus, l’animal présente subitement des coliques, se couche puis se relève. On constate alors un subit abaissement spectaculaire du fuyant du flanc droit (distension-élongation musculaire). Les sutures sont achevées.
- Puis observant la vache dont les coliques persistent, le praticien décide de sectionner les sutures de la paroi pour refaire une exploration de l’abdomen, sans véritablement pouvoir identifier une anomalie. Il suture à nouveau la paroi.
- Un traitement antalgique et antispasmodique est mis en place en sus de l’antibioprophylaxie classique ici renforcée.
- Les coliques nécessitent une ré-intervention médicale quelques heures plus tard.
- La vache présente ensuite une rétention placentaire, des signes de péritonisme, une agalaxie totale, un amaigrissement, elle connait même quelques jours plus tard une brève phase de paraplégie. Le tableau clinique évolue vers une péritonite d’évolution subaiguë qui a conduit à la mort de l’animal en six semaines environ.
- La responsabilité civile du praticien est mise en cause mais écartée par l’expert dans le cadre d’une procédure amiable.
Il est intéressant de noter que la péritonite infectieuse peut s’expliquer sur des tissus enflammés (déchirures musculaires et hématomes entre les muscles et le péritoine) par une contamination septique de l’eau mise à disposition du vétérinaire lors de l’intervention. En effet l’enquête conduite par le praticien a révélé que l’un des seaux utilisés avait préalablement servi à l’un de ses confrères pour le drainage et le rinçage de phlegmons purulents sur un autre animal...
L’événement indésirable, que l’on peut qualifier aisément d’événement indésirable grave, consiste en la complication mortelle de péritonite sur césarienne, survenue après cet épisode inédit de déchirures musculaires abdominales au moment du part.