Agri, F., Grass, F., Kasmi, S., Demartines, N., Schäfer, M., & Sauvain, M. O. (2023). Impact of Variations in the Nursing Care Supply-Demand Ratio on Postoperative Outcomes and Costs. Journal of Patient Safety, 19(2), 86-92.
Tout le monde veut améliorer la sécurité chirurgicale. La récupération et détection des complications en postopératoire est reconnue comme une excellente pratique (ce sont les solutions au terme maintenant bien connu de "failure to rescue"). Mais on sait que cette récupération est d’abord une question d’équipe, et les auteurs veulent de ce fait voir sa sensibilité à des variations de ratio des effectifs infirmiers/patient dans les services chirurgicaux.
Pour autant, l’étude va au-delà d’un simple calcul de nombre d’infirmiers par lit et s’inscrit dans un projet de recherche de Lausanne, dit Projet de Recherche en Nursing - PRN.
L’étude porte sur 3 ans et 838 patients ayant eu une chirurgie programmée, colique et pancréatique. Le ratio infirmier/patient a fait l’objet d’un rapprochement de ces chirurgies en prenant en compte deux facteurs bien spécifiques :
- Le besoin estimé de soin par patient jour par jour (selon la chirurgie et le déroulement du protocole postopératoire).
- Les soins reçus réellement par ces patients.
Deux groupes de patients ont été formés, l’un avec un ratio favorable d’effectif infirmier défini par le PRN, l’autre avec un ratio défavorable.
La moyenne globale du ratio infirmier/demande patient est de 0,81 (pour un max de 1). Au total, 710 patients (84,7 %) ont eu un ratio plutôt favorable, et 128 ont eu à subir un ratio plutôt défavorable (15,3 %). Les complications postopératoires non détectées et évolutives sont nettement plus fréquentes dans le cas de ratios défavorables.
Le groupe à ratio favorable a dégagé une marge financière nette par patient pour l’établissement de 1.426 US$ pour seulement 676 pour le groupe à ratio défavorable.
Les auteurs concluent qu’un ratio de 0,8 PRN serait suffisant pour optimiser le système mais que descendre en dessous crée un contre effet par surcoût de l’hospitalisation.
Même en Suisse, pourtant bien dotée en effectifs, les questions de ratio infirmiers/lits sont débattus.