Neily J., Mills P., Young-Xu Y., Carney, B., West P., Berger D., Mazzia D., Paull D., Bagian J. Association Between Implementation of a Medical Team Training Program and Surgical Mortality, JAMA. 2010;304(15):1693-1700
Etude AVANT APRES sur l’implémentation de la C/L dans le réseau des Vétérans aux USA. Analyse rétrospective sur la base de données du VHA Surgical Quality Improvement Program (VASQIP) de 2006 à 2008.
Méthode : Inclusion de 182 409 interventions de 74 des 108 hôpitaux des vétérans. Tous les personnels du bloc, incluant les chirurgiens, soumis à une formation spécifique à la C/L et au briefing (time out) : préparation 2 mois, 1 jour complet de formation, 1 an d’accompagnement par le gestionnaire Qualité local. Le résultat porte sur le taux de mortalité l’année avant introduction (Année -1) et le taux de mortalité l’année suivant l’année proprement dite d’introduction et de formation (Année +1)
Compte tenu des moyens locaux, de l’implantation humaine des spécialistes, le training et le coaching n’ont pas pu s’appliquer de la même façon partout. Les auteurs ont appliqué un score assez compliqué de redressement des valeurs obtenues pour gommer cet effet (Propensity score).
Résultats : spectaculaire réduction de la mortalité de 18% dans les 74 établissements. Le risque ajusté de mortalité était AVANT formation et utilisation de 17/1000 interventions dans les hôpitaux enrôlés (74 des 108), et de 15/1000 dans les hôpitaux non enrôlés (34/108). Il est tombé à 14/1000 pour les deux groupes avec donc une réduction très forte du groupe enrôlé. De plus l’étude note que chaque trimestre de formation et de coaching dans l’année ciblée pour la formation dans les hôpitaux enrôlés a amené une amélioration supplémentaire (dose-response) de 0.5 mort/1000 interventions.
La seconde publication historique aussi convaincante que l’étude initiale OMS de Haynes, avec une mesure d’impact sur la mortalité. On peut regretter que l’étude ne soit pas vraiment randomisée (les 34 hôpitaux non enrôlés ne sont peut être pas si équivalents que cela aux hôpitaux enrôlés), et ne parlent des complications. La technique de coaching et même sa présence peut aussi booster temporairement les résultats (effet Hawthorne) et les effets sont de taille différente parmi les hôpitaux avec un ajustement méthodologiquement discutable.
Mais tout de même… on voudrait bien faire la même chose en France