Si l’échographie est un atout important dans beaucoup de spécialités médicales, elle l’est tout particulièrement en obstétrique et son utilisation a modifié significativement la pratique obstétricale.
Depuis ces dernières années les avancées technologiques de l’échographie n’ont cessé de croître, tant sur les performances de l’examen que sur la maniabilité des appareils.
C’est ainsi qu’on a vu apparaître des échographes ultra portables plus adaptés aux salles de naissance et aux services d’urgence obstétricale.
Il existe plusieurs voies d’abord en échographie obstétricale: la voie transabdominale, la voie transvaginale et depuis quelques années la voie transpérinéale, chacune ayant des spécificités et des applications différentes.
Dans le cadre de la menace d’accouchement prématuré :
La valeur diagnostique de la mesure du col par l’échographie transvaginale, est un marqueur prédictif plus efficient que le toucher vaginal et permet une prise en charge thérapeutique adaptée. Ainsi, une mesure supérieure à 30mm a une valeur prédictive négative d’un accouchement prématuré.
Dans le cas d’une grossesse non suivie :
Elle peut permettre la détermination de l’âge de la grossesse par les points d’ossification, mais elle ne peut infirmer ou affirmer un dépassement de terme ou un retard de croissance in utero.
Néanmoins, elle peut préciser les éléments suivants : le nombre de fœtus, l’estimation du poids fœtal, une morphologie la plus précise possible, la localisation placentaire et la vitalité fœtale.
Dans l’induction du travail :
On constate dans ce cas que la mesure du col utérin par échographie transvaginale reste plus pertinente que le score de Bishop, puisqu’elle étudie la totalité de la longueur du canal cervical et en particulier son orifice interne inappréciable au toucher vaginal.
Si l’évaluation de la longueur du col est un élément prédictif de l’accouchement prématuré, elle est également un marqueur prédictif du succès du travail induit.
Devant des métrorragies :
Chez une femme en travail, la présence de métrorragies peut faire suspecter un placenta praevia ou un hématome rétroplacentaire (HRP).
Pour confirmer ce diagnostic, la mesure entre la limite inférieure du placenta et l’orifice interne du col par échographie transvaginale est une méthode précise et sûre.
Il n’en est pas de même pour l’HRP, qui est plus difficile à mettre en évidence notamment quand le placenta est postérieur, d’autant que le diagnostic est avant tout clinique.
Dans la confirmation de la présentation fœtale :
L’utilisation de l’échographie dans la présentation du siège permet de s’assurer du type de présentation (siège complet, décomplété ou semi-décomplété), du côté du dos et du degré de flexion de la tête.
Ces éléments sont indispensables à connaître en cas d’acceptation de la voie basse.
Dans l’estimation du poids fœtal :
Dans le cas du diabète gestationnel, le diagnostic de macrosomie fœtale définira la voie d’accouchement, puisque conformément aux recommandations du Collège (CNGOF), si le poids estimé est supérieur à 4500g, une césarienne est fortement conseillée du fait du risque important de dystocie des épaules.
Hors de ce contexte, le diagnostic de macrosomie fœtale à l’échographie ne permettra pas à lui seul de recommander une césarienne.
Dans le cas d’une grossesse gémellaire :
La confirmation des présentations respectives des jumeaux qui peuvent avoir changé entre deux examens est nécessaire pour accepter une voie basse.
Dans le cas où l’accouchement se fait par les voies naturelles et après la naissance du premier jumeau, il est indispensable de confirmer la présentation du deuxième jumeau dans la mesure où 20 %de ceux-ci changent de position à ce moment-là.
Dans le diagnostic d’engagement et d’orientation de la tête fœtale :
Il apparaît clairement que le diagnostic échographique est plus pertinent que le diagnostic clinique de variété de présentation de la tête fœtale du fait de la trop grande variabilité et subjectivité du toucher vaginal.
En effet, la visualisation des globes oculaires à l’échographie permet d’affirmer de façon certaine la variété postérieure tandis que leur non visualisation, la variété antérieure.
Il n’en va pas de même pour le diagnostic d’engagement plus difficile à établir et pourtant capital avant une extraction instrumentale, toute erreur pouvant entraîner des conséquences sur la morbidité néonatale.
Toutefois, il semble que l’échographie par voie transpérinéale soit l’examen d’avenir dans le diagnostic de variété et de localisation de la présentation dans l’excavation.
Des éléments péjoratifs résultants de cet examen permettraient de ne pas tenter une extraction difficile par voie basse. En outre, même si cette technique paraît facile et sa diffusion simple, sa faisabilité et sa pertinence restent à confirmer.
Il est bien évident que l’échographie ne doit pas remplacer la clinique en salle de naissance, mais sa pertinence et sa faisabilité pourraient permettre un meilleur suivi du travail, une aide précieuse au diagnostic et à la prise en charge.
La standardisation des valeurs et la reproductibilité des images dont la mise en œuvre est facile, l’apprentissage rapide, et peut être le risque infectieux moindre, sont les atouts de l’échographie en salle de naissance.