Un patient de 49 ans, professeur de tennis, fumeur de longue date, ressent brutalement une douleur thoracique gauche postérieure en donnant un cours de tennis, lors d’un geste de revers...
ASSIGNATION des 3 MEDECINS GENERALISTES consultés par le patient par son épouse en réparation du préjudice qu’elle avait subi ainsi que ses enfants.
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L'expert, médecin généraliste, assisté d’un sapiteur professeur des universités chirurgien cardiovasculaire, était d’avis que « (…) le patient avait vraisemblablement été victime d’une fissuration de l’aorte ascendante le 2 avril expliquant les douleurs persistantes non soulagées par une position antalgique, ni par les médicaments prescrits. Il semblait que la dissection soit survenue brutalement dans la matinée du 3 mars entraînant un décès immédiat sans possibilité pour le patient d’appeler des secours (…) »
Pour l’expert, « (…) compte tenu de l’âge du patient (49 ans), d’un tabagisme ancien et important, de la localisation de la douleur (thoracique postérieure), de son intensité, de l’absence de position antalgique, des examens complémentaires auraient pu être demandés par le médecin généraliste consulté le 2 mars ou celui avec lequel le patient s’était entretenu peu après au club de tennis. En revanche, ces mêmes examens s’imposaient lors de la visite du médecin de garde qui s’était contenté de pratiquer des thérapeutiques manuelles non conformes à l’art médical (..) ».
En conclusion, l’expert estimait que « (…) le 2 avril, les soins et actes médicaux prodigués au patient n’avaient pas été conformes aux données acquises de la science et que des négligences (absence d’examens complémentaires et/ou d’hospitalisation) avaient été commises, entraînant une perte de chance de survie pour celui-ci (...) ». Le sapiteur estimait que, « (…) si le patient avait pu être opéré de sa dissection le 2 avril, on pouvait estimer à 75% ses chances de survie à l’intervention et à 55% celles d’être survivant à 10 ans, tout en menant une vie normale pendant cette période (..) ».
Les magistrats considéraient que « (…) le médecin généraliste consulté le 2 avril, n’avait pas prêté suffisamment d’attention ou n’avait pas su interpréter certains signes (absence de position antalgique, aspect livide du patient, importance de la douleur thoracique postérieure). Il aurait dû, ne serait-ce que par précaution, faire conduire le patient dans un centre hospitalier pour y subir des examens cardio-vasculaires.
Le médecin de garde aurait dû être alerté par la persistance des douleurs malgré la prise d’antalgiques et rechercher un lien avec une pathologie cardio-vasculaire. Il devait prescrire une hospitalisation immédiate et non effectuer des manipulations parfaitement inutiles.
En revanche, au club-house, les conseils du médecin traitant avaient été prudents et limités, préconisant de suivre le traitement prescrit et de consulter un médecin si les douleurs persistaient après la prise des antalgiques. Il n’était pas établi que, dans le cadre particulier de son intervention, laquelle excluait un contrat de soins, ce médecin ait commis une faute qui aurait été à l’origine du décès du patient (..) ».
En conclusion, les magistrats jugeaient que les fautes commises par les deux autres médecins engageaient leur responsabilité et qu’elles avaient entraîné pour le patient une perte de chance de survie évaluée à 41,25% (75% x 55%). Ils les condamnaient, in solidum, à réparer le préjudice subi par les proches du patient.
Indemnisation de 82875 €.
1) Staeger P, Meier F, Fishman D, Douleur thoracique, Med Hyg 2002 (septembre), 2404 : 1624-1637
2) Le risque cardio-vasculaire, J.L. SCHLIENGER (Strasbourg)
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