Le patient a longtemps été considéré comme une personne passive dans son traitement. Le médecin était le sachant et le patient se trouvait donc dans une position asymétrique liée, d’une part, à la fragilité induite par sa maladie et, d’autre part, à son ignorance présumée.
Depuis quelques années, en particulier depuis la rédaction de la "charte de la personne hospitalisée"1, le patient dispose de droits, dont celui d’être informé et de participer à la réflexion bénéfice-risque concernant ses soins.
Aujourd’hui, la tendance est de s’orienter vers un patient partenaire de ses soins, disposant lui aussi d’un savoir, dont il peut se servir pour être co-acteur de sa sécurité. Cependant du chemin reste à faire. En effet, la durée d’écoute et de dialogue médecin-patient est très courte, de l’ordre de quelques secondes avant une interruption2.
La relation reste encore asymétrique par la difficulté, en particulier, d’adopter un "parler" commun et, force est de constater que, du fait de ce défaut de participation à la décision, 30 à 60 % des malades chroniques sont peu ou non-observants3.
Le patient dispose en fait d'un véritable savoir :
Enfin, au sein d’une institution, les démarches visant à associer le patient nécessiteront une implication forte du management institutionnel, des équipes et de la commission des usagers (CDU).
Le principe général pourrait être : "Do nothing about me, without me"4 Autrement dit "Ne rien faire sur moi sans moi".
La HAS définit le niveau d'engagement du patient sur une échelle à 3 niveaux
Source : HAS, PACTE Patient
*Pour évaluer le niveau d’acceptation et de perception par les équipes de cette nouvelle manière d’envisager la relation patient-soignant, il existe des questionnaires permettant un état des lieux, en particulier, le questionnaire canadien de M.P. Pomey (2016) :
**Le pair praticien : est une personne qui a déjà expérimenté la maladie et ses traitements et qui partage son expérience avec un patient "novice", afin de le soutenir. A ce stade, le patient devenu pair praticien a su prendre du recul et conceptualiser à partir de son expérience. Des pairs praticiens bénéficient d’une formation certifiante et de supervision par des professionnels qualifiés. (Hôpitaux Universitaires de Genève).
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