Un homme de 24 ans, accompagné de sa mère, se rend en consultation auprès du remplaçant de leur médecin traitant. Depuis environ 10 jours, il se plaint de douleurs au niveau des membres inférieurs à la face postérieure des genoux, prédominantes à droite...
Plainte pénale pour homicide involontaire déposée par les parents du patient (juillet 2011)
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La survenue d'une phlébite chez un homme de 24 ans devait faire pratiquer chez les proches du patient, une enquête à la recherche d'une thrombophilie familiale (référence 2,3)
Références
1) Prévention et traitement de la maladie thromboembolique veineuse en médecine
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
Décembre 2009
2) Jude B, Susen S, Zawadski C, Trillot N
Les thrombophilies constitutionnelles
http://www.pifo.uvsq.fr/hebergement/cec_mv/135c.pdf
3) Morange P-E, Emmerich J, Tregouet D-A
Les facteurs de risque génétique de la thrombose veineuse : où en sommes-nous ?
Sang, Thrombose, Vaisseaux 2010 ; 22, n°8 / 42167
Les facteurs de risque génétique de la thrombose veineuse où en sommes-nous ? WOksb38AAQEAADvPdnUAAAAB-a.pdf http://www.jle.com/download/stv-286395
4) Recommandation des bonnes pratiques : Prévention et traitement de la maladie thromboembolique veineuse en médecine. AFSSAPS 2009 http://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/ae4209ebc36d7164d4b7c876ddeaabab.pdf
L’expert, médecin généraliste, soulignait que :" (...) La possibilité d'une thrombose veineuse pour expliquer la pathologie du patient n'avait pas échappé au généraliste puisqu'il avait mentionné ce diagnostic en toutes lettres dans son ordonnance. Dans ces conditions, il était nécessaire de faire, en urgence, la preuve de l'existence ou non de cette thrombose et l'examen approprié était effectivement un Echo-Doppler des membres inférieurs (...)" Il reprochait au médecin généraliste :"(...) de ne pas avoir fait pratiquer cet examen dans les 24 heures et d'avoir prescrit une HBPM à dose préventive, ce qui ne concerne que les sujets ne présentant aucun signe de phlébite constituée (...)"
A l'infirmière, l'expert reprochait "(...) d'avoir posé un diagnostic de malaise vagal ce qui outrepassait ses compétences d'infirmière, celles-ci ne l'habilitant pas à poser des diagnostics, ni à proposer des thérapeutiques, surtout lorsque les symptômes sont inquiétants. Elle aurait dû prendre immédiatement attache avec le médecin prescripteur ou faire appel à d'autres sources médicales, telles le SAMU (...)"
Mais l'expert précisait que "(...) Si le diagnostic avait été confirmé et le patient, rapidement hospitalisé, des soins adaptés à sa pathologie auraient, alors, pu être mis en œuvre. Toutefois, on ne pouvait affirmer qu'ils auraient permis d'éviter le décès. En effet, il s'agissait d'une thrombose veineuse profonde qui allait en s'aggravant depuis plus de 10 jours; le patient s'obstinait à ne pas consulter depuis le début ; des massages du mollet avaient été pratiqués par l'oncle du patient peu de temps avant les faits; la décompensation avait été brutale, rapide et assez atypique et, donc, en conséquence, les chances de survie, même dans le cadre d'une prise en charge hospitalière, devaient être relativisées (...)"
Les magistrats estimaient qu' : " (...) Les fautes commises par le médecin et l'infirmière étaient des négligences mais qu'elles ne correspondaient pas à la définition de l'article 121-3 du code pénal, à savoir la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence, de sécurité prévue par la loi ou le règlement, ou lorsque la personne concernée a commis une faute caractérisée et que cette faute exposait autrui à un risque d'une particulière gravité qu'elle ne pouvait ignorer.
En conséquence, les fautes commises tant par le médecin que par l'infirmière, ne sont pas caractérisées et ne permettent pas d'établir un lien de causalité certain avec le décès du patient.
Il convient, dès lors, de relaxer le médecin et l'infirmière (...)"
A la suite de la décision du tribunal correctionnel, les proches du patient décidaient d'assigner le médecin et l'infirmière devant la juridiction civile pour obtenir la réparation de leurs préjudices moraux.
Les juges du TGI rappelaient que : "(...) Si le tribunal correctionnel avait prononcé la relaxe du médecin et de l'infirmière, ce n'était pas en raison d'une absence de faute imputable à l'un et/ou à l'autre mais du fait de la définition très restrictive de la faute pénale telle qu'elle résulte de l'article 121-3 du code pénal (...)"
Mais les magistrats soulignaient que : "(...) Pour obtenir l'indemnisation de leur préjudice, les proches du patient devaient démontrer que les fautes commises par le médecin et l'infirmière avaient un lien de causalité avec son décès.
Or, il ne résultait pas du rapport d'expertise une telle relation de causalité mais, tout au plus, une perte de chance de survie dans le cadre d'une prise en charge rapide en milieu hospitalier...
D'autre part, il convenait, également, de prendre en considération le comportement de la victime qui avait aggravé son état de santé, à savoir refuser toute consultation médicale pendant 10 jours alors que son état ne cessait de se détériorer , la réalisation d'un massage inapproprié pour ne pas dire facilitateur du cheminement des caillots sanguins, des déambulations réitérées et prolongées alors que l'immobilisation eut vraisemblablement limité la propagation des caillots dans le système veineux (...)"
Pour ces motifs, le tribunal décidait de condamner in solidum le médecin et l'infirmière à réparer le préjudice moral des proches du patient, dans le cadre d'une perte de chance de survie de 50%,"chacun devant supporter moitié de cette réparation dans la mesure où bien que n'étant pas de même nature, les fautes de l'un et de l'autre ont concouru, à part égale, à la perte de chance de survie". Indemnisation de 44 120€.
La phlébite quoi de plus banal! et pourtant le risque de mort imminente est là.... sous nos yeux.Confirmer le diagnostic en urgence ? OUI C'est évident .Mais pas n'importe comment,avec d'infinies précautions !Il faut transporter le patient et donc pas à pied comme le voit la plupart du temps un angiologue de la région...et ce qui est pire ordonné par un prof de fac , pourtant pas tendre avec ses étudiants.Fin des banalités!!
il s'agit dans ce dossier de fautes professionnelles graves :
évoquer une thrombose (ce qui fut fait) doit obligatoirement la faire rechercher en urgence c'est a dire sans délai ! c'est ce que l'on apprenait en 1970 dans les universités (et nous n'avions pas le doppler !)d'autant que l'évolution était typique, les antecedents d'allitement aurait du faire pratiquer les examens sans délai éventuellement une hospitalisation via les urgences !
deuxième faute caractérisée le traitement proposé fusse pour un diagnostic érroné n'est proposé dans aucune pathologie connue de l'art médical !! c'est de la médecine de l'a peu près !
la faute est évidement de ne pas avoir pris les mesures que la clinique imposait mais surtout de "faire n'importe quoi"
quid de la responsabilité du médecin ayant suivi ce patient alité plus de 48 heures pour varicelle ?????
quant a l'IDE la pauvrette est-ce a elle de redressé un dg médical érronée ????
un réflexe devant toute ''douleur'' des M.i pour laquelle un patient consulte....demander en urgence un dosage des D-Dimères et mettre en route en urgence le trt à dose ''curative '
L'echo-doppler des vx des M.I viendra ensuite