Des journalistes US aidés de médecins d’Harvard et John Hopkins proposent une méthode universelle de calcul du score individuel de risque des chirurgiens destiné au public et patient.
La méthode repose sur l’utilisation des données publiques de Medicare et notamment des codes de facturation des actes médicaux imputés par les cliniques ou les chirurgiens libéraux (chez nous ce serait les données du SNIIRAM, la base publique de la sécurité sociale). La base croise les actes chirurgicaux déclarés à Medicare avec le devenir médical individuel de chaque patient dans les 5 ans qui suivent (croisement des bases de facturation médicale et de consommation des soins par les patients pendant les 5 ans).
Inclusion de 2000 hôpitaux et de tous les patients qui ont subi une intervention (vésicule, prostate, hernie discale, prothèse hanche et genou) entre 2009 et 2013.
Les données sont corrigées en prenant en compte un score de santé du patient pré-op (reconstruit avec ses données publiques), la mortalité hospitalière et le taux de réadmission à 30 j (pour prendre en compte la sévérité des pathologies).
Les 10 complications les plus fréquemment observées sont dans l’ordre : les infections post-op, les embolies, les infections sur prothèses, les complications mécaniques sur prothèses (débricolage), les septicémies, les chutes et fractures sur prothèses, les hématomes, post-op, les hématomes de points de ponction, les douleurs aiguës, les complications digestives.
Sans surprise, on observe une grande variation selon les hôpitaux et les chirurgiens. Mais, avec ce calcul pondéré, aucun hôpital ne ressort extrêmement brillant, ou extrêmement catastrophique. Les variations restent significatives mais tout de même limitées. De même, les variations après ajustement pour le risque individuel des chirurgiens donnent une amplitude maximale constatée de 50% de mieux ou moins bien par rapport à la moyenne.
Plus intéressant, ou plus surprenant, la dispersion des résultats des chirurgiens, deux tiers des hôpitaux (pas nécessairement donc parmi les plus mauvais) ont dans leurs effectifs au moins un chirurgien sous-performant.
Parmi les meilleurs prédicteurs en corrélation avec le résultat de la base on trouve :
Olga Pierce, Marshall Allen ProPublica, Assessing surgeon-level risk of patient harm during elective surgery for public reporting