Après les études nationales sur les événements indésirables associés aux soins (ENEIS) de 2004 et 2009, la troisième itération de 2019 a été publiée.
Elle devait permettre de suivre l’évolution de l’incidence des événements indésirables graves (EIG) associés aux soins dans les établissements de santé.
La Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) a reconduit une troisième itération des ENEIS (Enquêtes Nationale sur les Evènement Indésirables associés aux soins) en 2019. Son ambition était de réaliser une enquête également en soins primaires et dans les Établissements d’Hébergement pour les Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD).
Du fait de la pandémie Covid 19, l’étude en EHPAD a dû être abandonnée, car elle avait été débutée en février 2020.
La maîtrise d’œuvre a été confiée à la Fédération des Organismes Régionaux et territoriaux pour l’Amélioration des Pratiques en santé (FORAP), au Comité de Coordination de l’Évaluation Clinique et de la Qualité en Nouvelle Aquitaine (CCECQA), puis à la Coordination pour l’Évaluation des Pratiques Professionnelles en santé en Auvergne-Rhône-Alpes (CEPPRAAL).
La responsabilité scientifique de cette étude a été confiée aux Hospices Civils de Lyon (HCL) et à l’équipe INSERM U1290 Reshape.
Un événement indésirable associé aux soins est un évènement clinique ou paraclinique, non désiré pour le patient, consécutif aux stratégies et actes de prévention, de diagnostic, de traitement ou de surveillance relatifs à la prise en charge du patient.
Les événements indésirables survenus pendant l’observation ont été considérés comme graves s’ils étaient associés à un décès ou à une menace vitale, s’ils étaient susceptibles d’entrainer une prolongation de l’hospitalisation d’au moins un jour, un handicap ou une incapacité à la fin de l’hospitalisation dans l’unité concernée par l’étude.
Un événement évitable se définissait comme un évènement indésirable qui ne serait pas survenu si les soins avaient été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante au moment de l’évènement.
La méthode a été strictement identique à celle des deux premières enquêtes de 2004 et 2009 afin de permettre la comparaison des résultats.
Cette étude est une enquête nationale, longitudinale, prospective d’incidence sur une population ouverte de séjours de patients hospitalisés à temps complet et suivis pendant une période de 7 jours à partir d’un échantillon tiré au sort d’établissements de santé volontaires en France métropolitaine, selon un sondage en grappe à trois degrés et stratifié (figure ci-dessous).
La population cible, pour les établissements de santé de court séjour, était composée de tous les patients hospitalisés dans les services de médecine et de chirurgie. Étaient exclus les patients en hospitalisation de jour, dans les services de psychiatrie et d’obstétrique, et les séjours patients en lits-portes dans les services d’urgences.
La collecte des données a été menée par des enquêteurs (médecins et infirmiers) formés à la méthode.
Un contrôle qualité a été réalisé à toutes les étapes.
Diminution statistique de 2009 à 2019 de l’incidence des EIG pour 1000 journées d’hospitalisation : 4 EIG par service de 30 lits/mois contre 5 en 2004-2009.
Estimation de 160 000 à 375 000 EIG en 2019 en médecine ou en chirurgie vs 275 000 à 395 000 en 2009.
Estimation de 55 000 à 130 000 EIG évitables en 2019 vs 95 000 à 180 000 en 2009.
Proportion des EIG évitables reste importante : 56,3 % en 2009 contre 53,5 % en 2019 = plus de la moitié des EIG…
Discussion : les résultats doivent être corrélés aux modifications de fonctionnement et d’organisation du système de santé par exemple la diminution de la durée de séjour et l’augmentation dans l’étude des re-hospitalisations liées à un EIG survenu en ville suite à une hospitalisation...
L’ensemble des résultats est disponible au sein des références ci-dessous :
> ENEIS 2019 : comparatif 2009-2019 - Ministère des Solidarité et de la Santé