Un patient de 70 ans, diabétique depuis 40 ans et insulinodépendant depuis 30 ans, consulte un chirurgien ophtalmologiste pour une cataracte bilatérale invalidante...
Saisine de la CRCI par le patient pour obtenir réparation du préjudice qu’il avait subi.
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L’expert, chef de service d’ophtalmologie, confirmait que le patient avait été victime d’un accident réunissant tous les critères d’une infection nosocomiale : « infection du site opératoire, délai compatible, germe identifié, absence d’infection préalable et germe introduit par voie opératoire puisqu’il n’y avait jamais de pneumocoque à l’intérieur de l’œil ». Il estimait que les soins n’avaient pas été conduits suivant les règles de l’art et les données acquises de la science médicale au moment des faits. Il reprochait au chirurgien devant les signes d’alerte à J1 (douleur, hypertonie, buée épithéliale) de ne pas avoir fait de surveillance plus rapprochée « L’endophtalmie est une urgence et toute heure perdue compromet la vision ».
L’anesthésiste, dès qu’il avait été averti que la glycémie était à 3 g/l, aurait dû demander au chirurgien de surseoir à l’intervention afin d’obtenir un meilleur équilibre glycémique. Il rappelait qu’une chirurgie de cataracte programmée n’était jamais une urgence. Il précisait, en réponse à une question de la CRCI, que le diabète ne représentait pas un facteur particulier de vulnérabilité vis-à-vis du germe mais qu’il était susceptible d’entretenir une infection, une fois celle-ci survenue, surtout en cas de déséquilibre.
Par ailleurs, il soulignait l’absence pré opératoire de douche à la Bétadine® et un intervalle de temps matériellement trop court pour procéder à une désinfection correcte de la salle d’intervention. Les recommandations des fabricants imposaient une durée de contact supérieure au délai qui s’était écoulé entre l’intervention du patient et celle qui l’avait précédée. Au total, l’expert estimait que cette infection aurait pu être évitée et en attribuait la responsabilité pour 10% au chirurgien ophtalmologiste, 20% à l’anesthésiste et 70% à la clinique.
IPP évaluée à 25%
Décision de la CRCI (mars 2009)
La CRCI, tout en approuvant l’analyse de l’expert, estimait que le chirurgien et l’anesthésiste devaient chacun indemniser 25% du dommage subi par le patient, les 50% restants étant à la charge de l’établissement.