- Diverses explorations sont effectuées, notamment en ce qui concerne les causes possibles d’amaigrissement (examen clinique, radiographie thoracique, examens biologiques), lesquelles ne révèlent rien d’anormal.
- Un diagnostic d’otite externe cérumineuse et prurigineuse bilatérale avec réflexe oto-podal marqué amène à un diagnostic de quasi-certitude d’otite parasitaire externe (otacariose ou gale des oreilles) bien que non confirmé par l’examen microscopique du cérumen (absence d’otodectes dans le prélèvement effectué).
- Un traitement local est décidé : mise en place d’une spécialité à usage local à base d’ivermectine, dont le praticien a l’habitude, dans le prolongement de l’examen otoscopique ayant permis une visualisation des tympans (le médicament est contre-indiqué si le tympan est perforé ou ne peut être complètement visualisé).
- Le lendemain soir l’animal est ramené en urgence à la clinique car il est abattu, anorexique, ataxique et présente des tremblements incessants de la tête, associés à un syndrome de Claude Bernard Horner.
- Le chat est hospitalisé et reçoit un traitement symptomatique dans l’attente de son transfert dans les heures suivantes vers un centre hospitalier vétérinaire en vue d’un examen neurologique spécialisé.
- Un examen IRM confirme une otite moyenne iatrogène à l’origine des troubles neurologiques, signalée comme effet indésirable possible du médicament administré en dehors de ses indications strictes.
- Le chat a dû être alimenté pendant plusieurs jours par une sonde naso-oesophagienne.
- La récupération, longue, n’a pas été totale : l’animal est resté sourd et il présente toujours quelques troubles vestibulaires.
- La responsabilité civile professionnelle du praticien, mise ici en cause, a été reconnue pour défaut d’information et de consentement éclairé en l’absence de présentation des alternatives thérapeutiques (par exemple traitement spot-on avec un médicament à base de sélamectine ou de moxidectine). Les effets secondaires possibles n’avaient pas été exposés.
L’événement indésirable grave est ici constitué par un effet indésirable grave du médicament conduisant à un état de l’animal globalement beaucoup plus dégradé qu’à son admission lors de la consultation initiale, sans que les troubles, directement liés aux soins, ne soient l’aggravation de l’affection initiale.