La crise du Covid a pointé du doigt plusieurs défis pour nos systèmes de santé : manque d’équipements, et plus encore un manque de personnels avant la crise qui s’est transformé en pénurie pendant la crise du fait des professionnels eux-mêmes tombés malades.
Malgré leurs gravités, ces éléments ne résument toutefois pas les difficultés du soin dans ces conditions.
Une extrême anxiété a envahi la population, accélérée par les réseaux sociaux.
Les médecins de famille ont dû gérer de nouvelles formes de stress, à la fois pour eux et pour les patients dont les symptômes étaient parfois bien confus, surtout au téléphone.
Tout cela était évidemment aggravé par un énorme manque de connaissances sur cette nouvelle pathologie, et pire pour les généralistes placés au début de la maladie, une difficulté à trier par l’absence de facteurs de pronostic clairs entre formes bénignes et formes graves sur la seule base des premiers symptômes.
Et ce n’est pas la coopération entre nations qui a aidé, tout au contraire. Cette coopération a été encore plus faible que d’habitude avec souvent des replis nationaux.
La période a été encore plus difficile pour les étudiants en médecine, dépourvus de stage, perturbés dans leurs progressions, utilisés comme "petites mains" mais peu aidés sur le plan psychologique et émotionnel dans cette période difficile.
Finalement, vaille que vaille, le système et ses acteurs se sont adaptés ; les familles se sont réunies et l’entraide a plutôt augmenté dans les relations de proximité (voisinage). Les réseaux sociaux ont montré qu’ils pouvaient faire bien plus que partager les émotions, ils ont servi à passer des messages sur le fond.
Sur le plan médical, les services et ces centres spécialisés Covid se sont multipliés, les médecins et professionnels de santé ont redéployé leurs activités ; de nouvelles connaissances et recommandations de bonne pratique ont vite émergé du feedback collectif et ont été poussées par les collèges.
Il manque encore beaucoup de connaissances pour faire face à la suite de la maladie, à l’arrivée de médicaments ou de vaccins, à la gestion des cas difficiles, mais la pandémie a souligné le rôle essentiel et pivot de la médecine générale dans un tel dispositif de soin. C’est un juste retour à une réalité parfois oubliée.
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