Øvretveit J., Told S. The cost of poor quality and adverse events in healthcare – A review of research for the Swedish healthcare compensation insurance company (Landstingens Omsesidiga Forsakringsbolag (LoF)), The Medical Management Centre, The Karolinska Institutet, Stockholm., 9 october 2009,
Le rapport constate d’abord la majorité des pratiques relevant de la Non Qualité n’ont pas de traduction directe en matière d’EIG ; de même l’imputabilité est toujours délicate à établir entre EIG et Non Qualité, notamment dans les case mixes où la pathologie du patient explique toute ou partie du problème.
Le taux d’EIG est élevé et même très élevé si l’on considère tous les EIG sans filtrage par rapport à leur gravité (10 à 12% des patients), c’est une banalité retrouvée dans tous les pays. Le taux d’évitabilité, forcément plus subjectif, varie de 40 (DK) à 70% (Suède) avec en moyenne 6 jours de prolongement d’hospitalisation (Suède). Les EIG les plus fréquents sont liés aux médicaments, infections, escarres, complications des voies veineuses centrales, problèmes avec les matériels, transferts, etc. Ceci dit, la plupart des papiers publiés ne recherchent la prévalence que d’une seule classe d’EIG, et on ne sait pas grand-chose du poids relatif de cette classe par rapport à la totalité des EIG. Les problèmes de codages et de catégorisations sont aussi considérables et rendent les comparaisons hasardeuses : selon les cas, les EIF réfèrent plus souvent au domaine (Médicament) qu’à la cause (défaut de transmission sur la dose et le nom du médicament). Et de ce fait, par exemple, les problèmes de transmissions et d’organisations sont souvent effacées ou sous considérés (parce qu’ils ne sont pas codés) alors qu’ils sont majeurs et les problèmes de médicaments semblent paradoxalement très importants, alors qu’en fait ils ne sont pas vraiment le problème à attaquer…
Très peu de données fiables portent sur l’estimation des coûts de ces EIG, que ce soit par classe d’EIG, par hôpital ou au niveau national. Les extrapolations sont peu solides. L’intuition fait évidemment penser que le grand nombre d’EIG a forcément un coût. On a parfois une petite idée du coût pour la structure, mais pratiquement jamais pour les patients et l’entourage, ou pour les professionnels libéraux du système. De même nous n’avons aucune idée du coût des EIG liés à des transferts ratés (pas de codage, pas de repérage, pas de comptage). Les quelques coûts connus qui ont du sens sont ceux de sur ou sous traitement, celui des infections, et des réanimations mal conduites sur des urgences vitales. Le reste est inconnu, particulièrement le coût lié aux transmissions, communications, organisation.
IL en va de même des conséquences à distance des EIG, mal connues, mal évaluées. La plupart des séries d’articles construits sur les bases de plaintes n’explorent pas cette dimension.
Une excellente revue de question, égale à ce que nous a habitué ce chercheur dans ses revues de questions particulièrement sur le domaine croisant Qualité, Sécurité et médico économique.