Meddings JA, Reichert H, Rogers MA, Saint S, Stephansky J, McMahon LF. Effect of nonpayment for hospital-acquired, catheter-associated urinary tract infection: a statewide analysis. Ann Intern Med. 2012 Sep 4;157(5):305-12
La plupart des infections acquises à l’hôpital le sont sur sonde urinaire (59 à 86% selon les études) (en anglais CAUTIs catheter-associated urinary tract infections). En 2008, les autorités des USA ont décidé de ne plus rembourser les frais occasionnés par la prise en charge de ces complications et de les laisser à charge de l’établissement et des médecins (politique globale vis-à-vis des never events/ reprise depuis également par le Royaume Uni). L’idée est évidemment simple : responsabiliser directement les acteurs, ce qui devrait réduire le nombre d’erreurs en améliorant les pratiques.
L’étude analyse sur le principe AVANT / APRES le bénéfice potentiel de cette stratégie sur la fréquence de ces infections.
Deux cohortes de patients : 767531 patients en 2007 vs 781343 en 2009 hospitalisés dans des hôpitaux de l’état du Michigan.
Les mesures utilisent le système de codage et facturation des hôpitaux (l’équivalent de notre PMSI et de notre DIM) : en relevant les codes liés aux infections urinaires, et en notant la fréquence des cas entrant dans le cadre des paiements refusés par la caisse centrale
Résultats : Les 96 hôpitaux inclus ont massivement demandés le paiement pour des infections urinaires (codées comme des infections. La proportion des patients concernés variait de 5,2% à 17,1% en 2007, et de 5% à 20,2% en 2009. Mais la proportion des infections codées comme associées à la sonde urinaire était par contre négligeable
Les taux observés d’infections urinaires sur sonde codées comme telles était déjà particulièrement bas (0,09%)en 2007 (avant le déremboursement) et le reste après (0,14% en 2009) et finalement ce sont seulement 35 infections sur 781343 dont le remboursement n’a pas été pris en charge par l’état (0.003%) ; ces chiffres contrastent avec les études de prévalence du risque d’infection sur sonde produits par les audits qualité internes à ces établissements.
Une démonstration que la stratégie de non prise en charge par l’état des never-events s’avère inadéquate, et pire ces chiffres sont si loin du réel, qu’il ne faudrait surtout pas en faire des indicateur du vrai risque.