Owens B., Roles of nurse practitioners and physician assistants in medicine still under debate, CMAJ February 19, 2019 191 (7) E203-E204; DOI:
https://doi.org/10.1503/cmaj.109-5708
Le manque de médecins a poussé le Canada à renforcer le nombre et l’autonomie des infirmières cliniciennes et des assistants médecins, en espérant que l’harmonie et la collaboration s’installe entre ces (nouvelles) professions et les généralistes.
Ce n’est pas encore le cas. En Nouvelle Ecosse par exemple, les différents collèges des infirmières (DE, interventionnelles) envisagent de se fondre entre eux, mais avec un contournement de la règle qui veut que toute infirmière interventionnelle soit obligatoirement associée nominalement avec un médecin généraliste ou un groupe de médecins généralistes (avec un agrément écrit et validé). Il s’agit selon ces collèges infirmiers de s’éviter des contraintes administratives excessives avec les dossiers d’agréments spécifiques à renouveler sans arrêt. Evidemment, la modification pourrait fortement augmenter l’autonomie des pratiques des infirmières, ce qui plaît à la profession, et aux autorités, mais rend nerveux une partie des généralistes.
Aux USA le débat fait rage aussi. Les patients US sont plutôt contents d’avoir des infirmiers plus accessibles que les médecins et plus prescripteurs. Le conflit couve au Canada avec un nombre d’infirmières cliniciennes passé de 1300 à 5000 entre 2007 et 2016. Les assistants médecins (physicians assistants) sont une autre catégorie, pas encore très nombreuse au Canada, mais déjà bien présente chez les militaires, avec un background médical de 2 ans post licence qui donne des droits d’examen clinique et de prescription assez importants (proches du modèle anglais où cette catégorie de nouveaux auxiliaires de santé atteint déjà plusieurs milliers de pratiquants). Au Canada, ces assistants médecins ’tapent à la porte’ pour avoir un statut reconnu dans la santé, et des droits augmentés d’autonomie. Certains politiques y voient une opportunité de réduire le coût de la santé, et les médecins y sont finalement moins opposés qu’au début, pris dans l’excès chronique et croissant de leur propre charge de travail.
L’auteur conclut qu’il est temps d’harmoniser et coordonner toutes ces pratiques, et de bien calculer le bénéfice pour les patients.
Mon avis : un débat qui monte en puissance. Va-t-on vers un corps intermédiaire officiel de soignants médicaux, des officiers de santé comme on en avait en Russie jadis ?