Hutton E., Cappelletti A., Rietsma A., Simioni J., Horne J., McGregor C., Ahmed R. Outcomes associated with planned place of birth among women with low-risk pregnancies, CMAJ 2015. DOI:10.1503
Dans les dernières décennies, l’idée que la sécurité est mieux assurée à l’hôpital qu’à domicile s’est progressivement imposée pour les accouchements. Pourtant, cette idée est toujours très discutable dans la littérature, particulièrement et évidemment pour les grossesses à bas risques. Paradoxalement la question pourrait même s’inverser, car en l’absence de bénéfice prouvé, la surmédicalisation de l’hôpital (interventions sur l’accouchement, césarienne) pourrait aggraver le risque (voir l’article de Brocklehurst, 2013). Mais il reste difficile de se faire une opinion totalement rationnelle, car les séries incluses dans les études sont souvent trop petites.
Pour aller plus loin, proposition d’une étude rétrospective utilisant la base de données de la Province de l’Ontario sur les accouchements réalisés entre 2006 et 2009.
23 000 naissances inclus. Seules les grossesses à bas risque prises en compte. Comparaison de l’issue des accouchements planifiés à domicile (11493) avec ceux planifiés à l’hôpital (11493). Les variables mesurées sont la mortalité néonatale, et la morbidité majeure (Score d’APGAR encore inférieur à 4 à 5 minutes de la naissance et après manœuvres respiratoires et cardiaques).
Résultats : risques strictement identiques hors ou dans l'hôpital (OR 1,03, 0,68-1,55), même pour les primipares (1,04, 0,62-1,73).
Les auteurs précisent que les mères canadiennes sont aidées par des professionnels très expérimentés à domicile. La profession y est réglementée depuis belle lurette, et la naissance à domicile « bien intégrée au système de santé ». Les auteurs canadiens précisent donc que leurs résultats « ne devraient être généralisés que dans des contextes offrant une aide comparable aux femmes qui choisissent d’accoucher au domicile ».