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Fréquence des EIG et risques en médecine générale

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2013 - Etude Nationale en Soins primaires sur les événements indésirables

14/08/2015

Kret M., Michel P.,  Esprit, Etude Nationale en Soins primaires sur les événements indésirables, Rapport CCECQA 2013

Résumé

Un événement indésirable tous les deux jours au cabinet du médecin généraliste, la plupart liés à la tenue de l’agenda des rendez-vous et à l’organisation du cabinet
L’étude conduite par le CCECQA en 2013 a porté sur un échantillon de 120 médecins volontaires du Réseau des Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe (GROG) avec une distribution par sexe proche de la répartition nationale, 70 MG hommes et 50 MG femmes ont été tirés au sort et contactés par téléphone pour relever pendant 1 semaine tous les Evènements Indésirables dans leur pratique.
Parmi les 13 438 actes considérés (consultations, visites, contacts téléphoniques), 475 évènements indésirables associés aux soins (EIAS) ont été validés. 52% de ces EIAS sont survenus au cabinet, 37% au domicile des patients et 12% dans un autre lieu (Ehpa(d), lieu public, etc.). Il s’agit majoritairement d’erreurs de nature organisationnelle ou de communication, souvent en lien avec les conditions de travail en cabinet caractérisées par les phénomènes d’interruption de tâches (appels téléphoniques, dysfonctionnements informatiques, intrication d'actes médicaux et administratifs, etc.) et d’afflux d’informations non triées (séries de plaintes présentées par les patients, demande d’avis "à côté" du motif principal de la consultation, etc.). Les mécanismes de récupération (la vigilance des médecins, des pharmaciens d’officine, des patients et de leur entourage) ont été le plus souvent efficaces pour limiter les conséquences de ces erreurs (72% sans impact final, et un seul impact grave).
Selon la méthode des tempos, 144 EIAS évitables sur les 475 (42%) étaient principalement en rapport avec des problèmes d’organisation du cabinet (tempo cabinet), 72 (21%) principalement avec des défauts d’organisation ou de communication entre professionnels et structures de santé (tempo système), 69 (20%) principalement avec un défaut de connaissances, de compétences ou de mobilisation de ces compétences du MG répondant (tempo médecin), 33 (10%) principalement avec une perte de temps du patient avant ou durant sa prise en charge (tempo patient) et 9 (3%) principalement avec une évolution inhabituelle des comorbidités ou de la maladie (tempo maladie).
La moitié des EIAS avaient plus d’un tempo, le plus fréquemment une conjonction du tempo cabinet avec l’un des trois parmi les tempos médecin, patient et système.

Mon avis

Étude de référence, on peut toutefois noter qu’elle n’a collecté que des EIG perçus par les généralistes. Or les plus sévères des EIG (50% des plaintes) échappent à cette prise de conscience (délais, faux diagnostics) du généraliste.  La fréquence de 1 EIG tous les deux jours, soit autour de 1/ 30 à 40 patients, doit aussi être mise en rapport avec la fréquence des EIG à l’Hôpital qui est de 1/10 patients.