McDonald K., Matesic B., Contopoulos-Loannidis D., Lonhart J., Schmidt E., Pineda N., Ioannidis J. Patient Safety Strategies Targeted at Diagnostic Errors : A Systematic Review, Ann Intern Med. 2013;158:381-389.
La revue porte sur les retards de diagnostics, les mauvais diagnostics, et ceux qui n’ont jamais été faits. Une revue de 53 séries d’autopsies montraient que le taux médian (en lien avec le décès) de diagnostics non faits était de 23,5% et celui de faux diagnostic de 9%. Ce sujet est aussi sensible sur le plan médico légal, puisque 25 à 59% des plaintes portent sur des questions de diagnostics critiquables.
109 études ont été identifiées, dont 14 randomisés. Les éléments jugés étaient parfois le diagnostic lui même (faux positif, faux négatif), parfois la stratégie déployé après le diagnostic, et parfois le résultat (évolution clinique), mais évidemment les liens entre ces résultats sont hypothétiques : ce n’est pas parce qu’on a fait un diagnostic -faux ou vrai-, que la pathologie va ou pas évoluer bien. Les actions cliniques peuvent être largement plus responsables du résultat que le diagnostic lui même.
Paradoxalement, les études sur ce sujet restent relativement récentes et les définitions toujours ambiguës.
Les interventions qui ont été testées pour réduire ces mauvais diagnostics combinent la technique (imagerie…), la formation, le personnel (appel à une référent spécialiste), l’organisation (par exemple une check List pour faire un bilan devant des signes), les technologies (alertes informatiques sur des résultats anormaux, aide en ligne à l’interprétation) et les méthodes de revue de dossier par une double interprétation par exemple.
Les essais randomisés et contrôlés montrent pourtant que rares sont les interventions réellement efficaces ; Les aides technologiques et informatiques peuvent effectivement réduire les erreurs dans certains cas. Très peu d’études ont réellement analysé les conséquences (mortalité, morbidité) de ces erreurs, et encore moins évalué l’utilité de mettre dans la boucle les patients et leurs familles.
Les évaluations sur le coût efficacité des méthodes déployés manquent encore.
Un domaine au cœur de la médecine, et dans lequel les progrès ne sont pas faciles à démontrer par des protocoles d’étude classique (très nombreux biais liés à la difficulté de définir le diagnostic), ce qui ne veut pas dire qu’ils n’existent pas …