Luetsch K, Rowett D, Twigg MJ A realist synthesis of pharmacist-conducted medication reviews in primary care after leaving hospital: what works for whom and why ? BMJ Quality & Safety 2021;30:418-430.
La réconciliation médicamenteuse à la sortie de l’hôpital permet de donner des consignes claires et pratiques au patient en réajustant le traitement de sortie de l’hôpital avec le traitement qui préexistait au domicile avant l’entrée à l’hôpital. C’est devenu un standard des bonnes pratiques.
Pour autant, la documentation scientifique sur le "comment faire", "quand le faire", "l’apport réel pour la sécurité du patient", et même le "qui doit le faire", restent lacunaires, notamment sur le rôle du pharmacien en soins primaires.
Une synthèse de la littérature (66 documents, articles, recommandations) est présentée dans l’article. Cette synthèse isole 9 contextes à considérer et 10 mécanismes contributifs à des interventions réussies lors de la procédure de réconciliation en soins primaires par le pharmacien à la décharge du patient de l’hôpital.
Le contexte idéal reste celui d’un pharmacien d’officine qui ferait la réconciliation en se coordonnant avec le médecin généraliste en charge, qui disposerait d’un accès au dossier pharmaceutique de l’hôpital avec une compréhension de la pathologie traitée à l’hôpital, et pour lequel le patient aurait été prévenu à l’hôpital de la nécessité de faire cette réconciliation rapidement à la sortie.
Mais bien d’autres contextes peuvent être envisagés (coordination à l’hôpital avant sortie, à domicile, avec un délai, etc.), tous plutôt moins idéal mais envisageable avec quelques efforts.
Les 10 mécanismes qui ont prouvé une certaine efficacité sont :
1- d’intégrer cette réconciliation dans le parcours du patient et dans le mandat des professionnels en charge, avec un paiement associé ;
2- de mettre l’effort nécessaire à chacun pour s’organiser et être disponible pour cette tâche ;
3- d’ installer la confiance du patient dans les professionnels en charge ;
4- de reconnaître une compétence particulière aux pharmaciens réconciliateurs ; tous ne sont pas formés suffisamment à cette tâche ;
5- de faire en sorte de percevoir le bénéfice de la démarche par du retour d’expérience positif (problèmes évités) et partagé ;
6- de respecter les préférences du patient (moment, lieu) ;
7- d’accepter que d’autres priorités puissent retarder cette réconciliation ;
8- de vouloir partager et communiquer sur ce sujet entre patients et professionnels concernés ;
9- de mobiliser toutes les compétences cliniques nécessaires ;
10- d’assumer la responsabilité de cet acte.
Une très bonne synthèse de la littérature.