Shoen C., Osborn R., Squires D., PAsmussen P., Pierson R., Appelbaum S., A Survey Of Primary Care Doctors In Ten Countries Shows Progress In Use Of Health Information Technology, Less In Other Areas, Health Aff. 2012 Dec;31(12):2805-16
Les améliorations des soins primaires se concentrent sur une meilleure intégration des parcours, elle-même aidée par plus de communications entre soignants et professionnels grâce notamment aux outils et technologies de l’information.
Matériel : Questionnaire sur ces avancées dans 10 pays avec au moins 500 réponses de généralistes de chaque état (et pour certains 1000) : AUS, NZ, CAN, US, NL, FR, G, UK, N, CH. A noter que la même étude avait déjà été conduite en 2008 et 2011 par le Commonwealth.
Résultats : Globalement, on est surpris de voir que malgré un taux d’informatisation médicale (fixe et nomade) effectivement croissant voire généralisée (US) chez les généralistes, le temps nécessaire à recevoir l’information pertinente à la sortie de l’hôpital reste très élevé. La France est même la dernière sur ce point déjà peu performant partout; seulement 10% des généralistes français disposent d’une information correcte 48 heures après sortie de l’hôpital de leur patients (la France était déjà dernière en 2008 et 2011) ; à noter que les médecins français disent recevoir une notification de sortie dans 40% des cas… mais sans contenu suffisant pour prendre en charge le patient. Les informations circulent mal également entre généralistes et spécialistes, et là encore nous sommes avant dernier.
Autre résultat, les médecins Français sont ceux qui reçoivent le moins d’information en feedback de leur caisse et tutelles sur leurs pratiques et notamment sur leurs résultats cliniques (outcomes) obtenus sur leur patientèle (taux de complications, réhospitalisation, consommation de médicament) : 14% à comparer aux 84% des généralistes anglais, 81% des généralistes Hollandais, 64% des NZ, et 54% de nos confrères allemands.
Aux USA, beaucoup de patients signalent qu’ils reviennent voir leur généralistes sans traitement pour des questions de renonciation aux coûts des traitements prescrits par les spécialistes ; Toujours aux USA, les médecins se plaignent du temps perdu à faire entrer le schéma thérapeutique dans les règles contraintes du remboursement autorisé par les assurances (medicare, medicaid).
Une très bonne enquête qui démontre que s’équiper en informatique n’est vraiment qu’un prérequis, et pas un résultat pour notre système de santé… le niveau d’information entre Hôpital et Ville reste dramatiquement mauvais.