Dawson, J., Doll, H., Fitzpatrick, R., Jenkinson, C., & Carr, A. J. (2010). The routine use of patient reported outcome measures in healthcare settings. Bmj, 340, c186
On dispose maintenant de questionnaires PROMS standardisés sur l’évaluation du bien-être, et du statut fonctionnel. La plupart de ces mesures ont d’abord été pensées pour évaluer l’impact des traitements dans le cadre d’essais cliniques ; mais leur utilisation s’est considérablement élargie, y compris aux PREMS.
Le court questionnaire PROMS de bilan de santé SF-36 en est un exemple de PROMS générique, en 36 questions. Le PDQ-39 est un autre exemple spécifique qui évalue la qualité de vie dans le Parkinson en 39 questions, ou le VF14 qui évalue les aspects fonctionnels de la vision en post cataracte, ou l’OXford Hip score qui évalue en 12 questions les qualités fonctionnelles de récupération après prothèse de hanche.
L’analyse des PROMS se focalise en général sur les différences dans le temps, avant et après.
L’utilisation routinière des PROMS, acquise dans les essais cliniques, s’étend aux audits et registres. Le NHS a introduit en 2009 les PROMS dans les registres de plusieurs interventions chirurgicales pour améliorer la sécurité (Hernie inguinale, Prothèse hanche et genou, Varices).
Sans parler de l’usage des PROMS pour la gouvernance clinique et l’assurance qualité, un domaine bien moins balisé.
Le premier point est l’exigence de pertinence du questionnaire par rapport à la cible visée, à la littérature, au type de patients inclus, à sa sensibilité et validité, et ce n’est pas simple car il y a une offre surabondante et souvent partiellement décalée de la cible (PROMS qui contiennent des questions sur le sport alors qu’on vise une cible de personnes âgées). On a toujours intérêt à proposer le PROMS à un petit nombre de patients pour le tester.
On doit préciser les buts, durée de l’étude, les critères d’inclusion et d’exclusion, les dates exactes auxquelles l’administration du questionnaire doit être proposé (le staff doit être particulièrement entraînés sur ce point (i.e : proposer une question sur ‘l’état mental du jour’ le jour où on commence à administrer le questionnaire et où on sait que le patient est au maximum de son stress).
La traduction dans plusieurs langues est un autre défi.
Le taux de réponse est un biais évident possible. En général on considère 80% comme un bon score après 2 à 3 semaines et un contact téléphonique et dans la mesure où les non-répondants sont les mêmes aux différents tests-rests. Si les non répondants varient, 80% de réponse ne représentent que 60% de mesures de changement, et cela devient insuffisant. Attention aussi à ne pas récupérer l’info lors de visites de suivis, car ce contexte provoque un biais de recrutement important (patients les plus problématiques qui reviennent plus souvent, temps manquant, précipitations) le mieux est d’envoyer les questionnaires à domicile.
Une fois les données recueillies, et avant de commencer l’analyse, il faut se poser les bonnes questions, gérer les cases mix, obtenir parfois des informations complémentaires, en se rappelant (avec Fisher le statisticien) que l’analyse ne peut pas compenser de mauvaises données.
Mon avis : un plein de pense-bêtes pour bien se servir des PROMS