Leichsenring K., Developing integrated health and social care services for older persons in Europe Int J Integr Care. 2004 Jul-Sep; 4: e10. 2004
Les stratégies Européennes de prise en charge intégrée des personnes âgées sont plutôt confuses, et affrontent des difficultés croissantes. Elles s’exposent à une exploitation commerciale, une absence de connaissances managériale sur leur coordination, un manque de professionnels, et plutôt une tendance générale à réduire les prestations
Plusieurs scénarios sont proposés : basés uniquement sur des professionnels, sur des professionnels et des aidants non professionnels, voire de la famille, à la maison ou en maison de retraite ou équivalent, avec un soutien hospitalier ou de réseau soins primaires. Une grande partie du discours s’est d’abord inscrite dans des logiques purement médicales avec des discours comme ceux des ‘managed care’ (très centré hôpital, EBM, interfaces, qualité du soins aux personnes âgés) ou ‘public health’ (très centré articulation soins primaires, soins de recours) mais l’évolution est patente vers des discours plus globaux : ‘person centred approach’ introduisant clairement la notion de démédicalisation des soins intégrés et le soutien à une perspective plus centrée sur les aides sociales , ou ‘Whole system approach’ très centré sur une vision de nation sur la population âgée comme un corps citoyen à traiter de façon particulière et cohérente par les communautés civiles et associatives, régions, villes, etc., avec les piliers, coordination, coopération, continuité, et un choix et une information réellement disponible à chaque personne âgée pour s’orienter dans le dispositif.
Au total, les initiatives sont assez nombreuses en Europe, certaines intéressantes, d’autres sans évaluation ou déjà en échec patent. On peut citer notamment au Danemark le cas amusant qui oblige les municipalités à assumer le coût du séjour hospitalier de leurs citoyens dès lors qu’aucune place n’est disponible en institution et que le traitement aigu est terminé. Le statut des aidants informels est aussi un vrai sujet de discussion, éventuellement pour mieux les identifier et les institutionnaliser (avec cette remarque que les pays utilisant le plus la famille comme aidant, particulièrement les pays méditerranéens, sont aussi ceux qui forment le moins les aidants informels à ce travail et à ce rôle !). Partout la dimension financière est centrale et la solidarité nationale ne peut pas pourvoir à toute les dépenses ; les solutions sont donc forcément hybrides. Les scores et évaluations gériatriques d’autonomie et d’aide deviennent aussi la règle pour orienter les personnes.
Très bonne analyse suivie d’un autre bouquin plus récent tout aussi intéressant (publication 2006).