Beckmann, U., Bohringer, C., Carless, R., et al. Evaluation of two methods for quality improvement in intensive care: facilitated incident monitoring and retrospective medical chart review. Crit Care Med. 2003; 31(4):1006-1011.
Comparaison des déclarations spontanées des professionnels de santé dans un contexte expérimental Australien de montée en puissance du système national de déclairation (AIMS) et de campagne avec fort encouragement local du signalement dans les services avec suivi des performances et feedback (FIM-Facilitated Incident Monitoring) comparé à la méthode classique de l’analyse rétrospective sur dossiers (Medical chart review). Contexte: 12-lits de réa (ICU) en Australie (adulte et enfants). Cohorte constituée de tous les Patients sur 2 mois.
Résultats: 176 admissions avec 164 patients 100 FIM rapportés, dont 70 directement rapportés par les soignants ont permis d’identifier 221 incidents. 84% des incidents étaient considérés comme évitables. L’analyse sur dossier a identifié 132 EIG dans 48% des dossiers. Les EIG les plus communs étaient des infections nosocomiales, des problèmes d’aspiration, des complications neurologiques, des arrêts respiratoires, et des délais de diagnostic ou de traitement. Une cause systémique était retrouvée dans 41 % des cas. Conclusion: les déclarations spontanées des professionnels procurent des informations mieux contextualisées et souvent plus nombreuses que ne le fait l’analyse de dossier. Mais ces déclarations sous estiment les infections, les douleurs, et les motifs de ré hospitalisation en réanimation.
Cette étude suggère que les rapports volontaires d’incidents sont utiles dans une perspective qualité, même si des méthodes complémentaires et plus systématiques sont à développer en parallèle pour les évènements non rapportés spontanément.
Un article intéressant à deux niveaux ; d’une part montrant que l’incitation et le pilotage de proximité du signalement dans le service par la direction du service augmente significativement la performance, et d’autre part, le fait que les signalement spontanés portent sur des objets différents et complémentaires à ceux que l’on récupère par revue de dossiers.