Les chirurgiens-dentistes s’équipent de plus en plus d’appareils radiographiques type Cone Beam. En effet le développement exponentiel de la pratique implantaire a poussé nombre de confrères à faire eux-mêmes leurs examens radiographiques 3D. Ils y gagnent ainsi en rapidité, en simplicité et en confort pour le patient. Une question reste cependant en suspens. Sommes-nous capables de déchiffrer toutes les informations contenues dans ces examens ?
Les auteurs d’un article paru en décembre 2012 ont demandé à des radiologistes certifiés de relire des Cone Beams réalisés dans un but implantaire. Ces derniers ont noté, en fonction du genre et de l’âge des patients, les découvertes (non dentaires) qu’ils avaient faites lors du réexamen des clichés.
Le résultat est assez perturbant. Sur les 318 patients, seuls 21 d’entre eux (7%) ne présentaient aucune pathologie ou anormalité associée. 23% des patients cumulaient 3 pathologies ou anormalités et 6 patients avaient 5 pathologies ou anormalités.
Il faut avouer que dans la plupart des cas, ces révélations s’avèrent bénignes et ne demandent aucune intervention de la part d’un spécialiste (déviation de la cloison ou kyste mucoïde intra sinusien). Dans d’autres cas, le diagnostic mériterait d’être approfondi afin d’orienter le patient vers un spécialiste. On peut ainsi évoquer les obstructions artérielles telles que les calcifications intra carotidiennes. Ces pathologies ont été découvertes chez 24% des patients.
Si certaines pathologies ou anormalités sont faciles à découvrir et à diagnostiquer (pathologies intra sinusiennes ou présence de kystes intra maxillaires), d’autres telles que les pathologies vasculaires ou encore les dégénérescences osseuses au niveau des vertèbres mériteraient de faire l’objet d’une information spécifique aux confrères chirurgiens-dentistes.
On peut rêver d’un site internet ouvert à tous sur lequel les praticiens pourraient trouver des exemples de pathologies et d’anormalités en trouvant des renseignements sur leur gravité et en corollaire des informations sur la meilleure conduite à tenir.
Source : Pette G.A., Norkin J.N, Ganeles J et al. Incidental findings from a retrospective study of a 318 Cone Beam Computed Tomography consultation reports. Int J Oral maxillofac Implants 2012;27:595-603.