En 2011, un homme, âgé de 54 ans, ex militaire de carrière devenu chauffeur routier international est hospitalisé pour un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) en centre hospitalier général, puis transféré en unité neurovasculaire en CHU.
Le patient reproche à son médecin traitant « d’avoir arrêté le KARDEGIC ».
L’expert est cardiologue. Pour différentes raisons, cette expertise a eu lieu en l’absence du médecin généraliste et de son conseil médical. Seul un avocat le représentait.
L’expertise est peu détaillée sur les commémoratifs.
Après un récapitulatif de l’histoire clinique, l’expert en vient rapidement à sa conclusion : les faits reprochés sont certains, soit l’absence de renouvellement du KARDEGIC « pour des raisons actuellement non précisées » lors des deux dernières ordonnances du MG traitant plus de trois mois et six/sept mois après la dernière consultation en cardiologie.
C’est essentiellement cet « oubli » qui est mis en avant par le patient en tant que grief.
Dans un courrier annexé à sa mise en cause, le MG décrivait ce patient comme « peu observant », déclarait qu’il tardait à acheter ses médicaments selon les relevés de la CPAM, que le sevrage tabagique n’avait pas été complétement obtenu. Ce MG n’invoquait pas de raison précise à cet « oubli », possiblement volontaire si l’on en juge par la tonalité de son courrier. Il mentionnait que le cardiologue conseillait les prescriptions et qu’il les complétait. Faute de la présence du MG lors de l’expertise, ces points de discussion n’ont pu être abordés contradictoirement. On ignore la raison exacte de la suppression du bêta bloquant.
La copie du dernier courrier du cardiologue ne figure pas en annexe du rapport mais les deux parties sont en accord quant aux consignes thérapeutiques données par le cardiologue en janvier 2011.
L’examen clinique, fait par l’expert, confirme une spasticité gauche séquellaire. La TA est à 170/90 (stress ?). L’électrocardiogramme montre une séquelle d’infarctus ancien, l’échographie cardiaque une bonne cinétique ventriculaire gauche et l’échographie carotidienne une surcharge des bifurcations sans sténose.
L’expert conclut que le traitement médical, suivi depuis la survenue de son deuxième infarctus, et comportant du KARDEGIC était justifié et que « la prescription était recommandée par toutes les Sociétés savantes de cardiologie dont la Société Européenne de Cardiologie. (Recommandation 2008, p 99). Il s’agit d’une recommandation de niveau I c’est-à-dire qui repose sur un consensus professionnel général et/ou des preuves que l’administration de ce médicament est utile pour les patients. Dans le cas de l’Aspirine, le niveau de preuve de son utilité est affecté du coefficient A c’est-à-dire que l’on possède des preuves concordantes de son utilité tirées d’essais cliniques et/ou de méta analyses considérées comme étant solides et valides. Ainsi, sauf contre-indication avérée, l’aspirine doit être prescrite indéfiniment.
Le bénéfice clinique de la prescription d’aspirine après un infarctus du myocarde a été évalué dans de nombreux essais cliniques. Ainsi une méta analyse publiée en 2002 dans le BMJ par un groupe de pharmacologues cliniciens (Antithrombotic Trialists Collaboration), à partir de l’analyse de 287 études portant sur un collectif de 135 000 patients, a établi que, chez des patients à haut risque vasculaire, la prescription d’aspirine s’accompagnait d’une diminution du risque de 25 % de faire un accident vasculaire cérébral.
Ainsi la non prescription de KARGEGIC sauf raison valable est en désaccord avec l’état de l’art. Elle a entrainé pour le patient une perte de chance de 25 % d’éviter un accident vasculaire cérébral ».
En réponse à une question posée après le dépôt du pré rapport sur l’absence de décision de fibrinolyse, l’expert répond : « en l’absence de l’intégralité du dossier du CHU, la question peut se poser. A noter que dans ce dossier, l’appel au CHU est noté à 11 h, que le traitement a d’abord constitué en administration d’ASPEGIC et d’HEPARINE à la seringue électrique, ce dernier traitement ayant été rapidement stoppé sur les conseils du CHU.
La réponse est contenue dans le compte rendu de sortie qui comporte une description détaillée de l’état clinique à l’admission. Les symptômes n’étaient pas suffisamment graves pour courir le risque notamment hémorragique d’une fibrinolyse.
L’évaluation clinique de l’opportunité d’une fibrinolyse est faite au moyen du score NIHSS et la décision est posée lorsque ce sore est compris entre 5 et 22. En reprenant les signes cliniques décrits, on aboutit à un score de 3 (paralysie faciale, chute d’un membre inférieur sans toucher le lit) qui justifie l’abstention du traitement de fibrinolyse.
La responsabilité et la perte de chance ne sont pas contestées par les deux parties.
La discussion est seulement centrée sur le montant de l’indemnisation en fonction de l’évaluation des préjudices.
L’indemnisation totale est de l’ordre de 87 000 €.
1- Collaborative Meta analysis of randomized Trials of antiplatelet Therapy for prevention of death, myocardial infarction and stroke in high risk patients. BMJ 2002-324/71.
2- HAS ANSM (2012): Bon usage des antiplaquettaires. ….Au chapitre de la prévention secondaire “La prescription d’aspirine 75-160 mg au long cours est recommandée près pose de stent nu (grade A)"...
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bonjour quelle type de protection contre avc allait convenir un cas comme celui là en cours d'une intervention chirurgicale ou uro-endoscopique ou de lithotripsie extracorporelle ?merci