Un patient âgé de 32 ans est suivi par un médecin généraliste pour des pathologies bénignes, plutôt de type ORL (sinusites). Il a arrêté de fumer en 2004, n’a pas d’antécédent marquant. Un second médecin généraliste est également consulté de façon épisodique, à partir de fin 2004, essentiellement pour des certificats d’aptitude au sport (90kg pour 1m75).
Les magistrats reprennent les grandes lignes du raisonnement des experts et des plaidoyers des avocats des médecins.
« ... il ressort de l’ensemble des éléments , en particulier de l’insuffisance rénale constatée, de l’absence d’état antérieur connu, de la prise du médicament pendant 3 années consécutives, des données de la littérature médicale sur les observations d’insuffisance rénale en cas de prise ou d’exposition durable à la Mésalazine et des conclusions des experts, qu’il existe des présomptions suffisamment graves, précises et concordantes pour reconnaitre un lien de cause à effet entre la prise prolongée du médicament et l’insuffisance rénale.
...Toutefois en l’absence d’élément sur l’état antérieur, il sera considéré que les fautes des médecins n’ont entrainé qu’une perte de chance pour le patient d’éviter le développement ou l’aggravation de son insuffisance rénale à hauteur de 80%...
... Ces deux médecins ont contribué à la réalisation du préjudice...
Dans la contribution du dommage, le gastroentérologue a une part plus importante en tant que spécialiste et prescripteur du médicament. Sa part de responsabilité sera fixée à 70%.
Est moindre celle du généraliste, intervenu plus tard et ayant finalement préconisé la consultation auprès d’un spécialiste néphrologue en 2009. Elle sera fixée à 30% ».
Indemnisation de près de 59 000€ auquel se rajoute la créance de la caisse (environ 6000€).
1) Prescription de 5 ASA et insuffisance rénale écrit par le Dr Dominique NEVEU - MACSF - Le Sou Médical / MAJ : 20/09/2016
2) La lettre d'ICAR - Société de Néphrologie Le 16 Juin 2014, Dr Luc Frimat.