L'analyse de cet événement indésirable grave en pratique bovine met en avant le développement potentiel de gangrène gazeuse au niveau du site d'injection suite à une vaccination. Il permet de rappeler que le respect des règles d'asepsie est primordial pour limiter les risques de choc septique.
Dans le cadre de prophylaxies collectives contre la Blue Tongue ou fièvre catarrhale ovine (FCO), maladie atteignant ovins et bovins, un lot de veaux de race Blonde d’Aquitaine est vacciné par le vétérinaire avec un vaccin autorisé protégeant contre le sérotype 8, administrable par voie sous-cutanée, en l’occurrence le vaccin Bovilis® Blue 8 (ND).
L’injection sous-cutanée est pratiquée dans la fosse ischio-caudale (FIC).
Quelques jours plus tard, l’un des veaux vaccinés présente une réaction locale, d’abord un nodule, grossissant et évoluant, accompagné d’un volumineux œdème et de troubles généraux. Ceux-ci conduisent, malgré une antibiothérapie et une thérapeutique anti-inflammatoire, à devoir pratiquer l’euthanasie de l’animal pour abréger ses souffrances.
Le diagnostic d’œdème malin (gangrène gazeuse) est confirmé.
Le vaccin est hors de cause quant à sa stérilité ; aucun autre animal vacciné à partir du même flacon n’a présenté le moindre trouble.
L'événement, inattendu, est manifestement indésirable et grave (EIG). Était-il évitable ?
Commentaires
Les complications infectieuses des injections sous-cutanées ou intramusculaires chez les bovins, effectuées dans les conditions d’hygiène usuelles, sont rares sinon très rares, voire exceptionnelles.
Quand elles se produisent, notamment avec gravité, elles sont alors le plus souvent le fait d’infections à germes anaérobies (gangrènes).
Lors d’injections (notamment pour vaccinations) collectives, elles peuvent concerner plusieurs animaux d’un même lot, l’aiguille (à usage multiple) servant de vecteur de germes pathogènes récupérés sur la peau d’un animal du lot concerné.
Ces EIG sont décrits, quel que soit le lieu d’élection choisi. Aucune observation ni publication ne semble mettre en évidence d’accroissement du risque avec le choix de la FIC comme lieu d’élection, lieu d’élection jamais officiellement recommandé ni véritablement bien documenté. On peut facilement imaginer un risque accru, à proximité de l’anus. Toutefois des milliers d’animaux sont ainsi vaccinés chaque année par injection à ce lieu d’élection lors de campagnes de prophylaxies collectives par de très nombreux praticiens, sans que la moindre complication ne soit jamais enregistrée.
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