Hershberger P., Bricker D. Who determines physician effectiveness ?, JAMA 2014, 312, 24, 2613-14
Les métriques d’évaluation de la performance du médecin se multiplient à travers les indicateurs de pratiques. Mais quelle que soit l’attitude positive du médecin, on sait que le résultat dépend du médecin seulement pour 10% et de tous les facteurs socio-comportementaux qui pèsent sur le patient, la société et l’organisation du système de santé pour 50%. La non adhésion au prescription est d’ailleurs de cet ordre (50%- Brown M. Russell, Medication adherence, Mayo clinic proc. 2011 :86 (4) 304-14).
Dans ce contexte, juger le médecin sur ces seuls résultats statistiques sur la population qu’il traite est risqué, voire injuste. Une vision qui dirait que ce n’est qu’une affaire d’éducation thérapeutique du patient à parfaire est tout aussi naïve, surtout si on pense que le médecin doit être le principal acteur de cette éducation thérapeutique. Les patients sont bien plus influencés par ce qu’ils entendent dans la rue, sur le web, et à la maison, que par le médecin (dont ils oublient sous l’émotion beaucoup de ce qui est dit). On peut sûrement faire mieux, être plus patient-centré, mais il faudra aussi maîtriser le temps nécessaire additionnel, la compétence à le faire.
En tout cas, le fait même que le médecin sera de plus en plus jugé par le patient exige de prendre en compte cette relation complexe, de l’améliorer, et de bien collaborer sur ce qui détermine le jugement des patients sur le résultat du soin.
Une analyse pertinente même si elle n’est pas nouvelle (typique d’un édito).