Maybery J., The management of poor performance, Postgrad Med J 2007;83:105–108
L’identification de professionnels peu performants est typiquement une mission de l’état dans sa logique d’aide aux professionnels et de protection des citoyens et patients.
Le General Medical Council (Ordre des médecins en UK) est chargé de ce travail.
On se rappelle de l’étude de 1999 de Hutchinson (voir dans la liste) qui montrait que le point d’entrée dans le diagnostic d’incompétence est plus souvent le résultat d’un comportement inadapté du professionnel que d’un déficit de connaissance. Si tel est le cas, cela pose aussi en retour la question de quoi faire pour répondre et donner suite, corriger l’incompétence mentionnée par ce diagnostic d’entrée.
Pour ce faire, les auteurs nous renvoient à une vieille littérature sur l’identification des soldats peu performants (incompétents) pendant la seconde guerre mondiale. L’étude montrait le caractère multi-facetté de cette incompétence : traits personnels particuliers, mauvaise capacité de gestion du stress, niveau d’éducation trop bas (les bas niveaux étant sur exposés). Par analogie, on voit que l’éducation initiale est essentielle.
La reconnaissance des incompétents ou des professionnels médicaux peu performants pourrait reposer sur 8 dimensions (Stewart V, Stewart A. Managing the poor performer. Aldershot, UK: Gower Publishing, 2002) : la capacité de travail, la qualité du travail, l’absentéisme, le rôle comme déclencheur de conflit, la malhonnêteté, la poursuite d’objectifs irréalistes, le refus de délégation, et la lenteur à prendre les décisions.
L’article cite plusieurs modèles de caractérisation de la mauvaise performance issus de la littérature générale notamment le modèle de la pyramide de Maslow, et le modèle de motivation et démotivation de Herzberg,
Le diagnostic d’incompétence pourrait être déclenché soit de façon réactive à des plaintes, ou graves incidents, soit, mais c’est bien plus difficile, de façon proactive sur la base d’indicateurs alors que les faits avérés d’incompétence ne sont pas encore traduits par des accidents, le problème étant de se mettre d’accord sur ces indicateurs.
Les solutions pourraient reposer sur un coaching, un plan de reformation, des tutoriaux, un suivi régulier avec une bonne documentation et une traçabilité pour tout ce qui est fait. Le GMC pourrait être naturellement le lieu et l’institution pour traiter ces diagnostics et mettre en place le programme d’amélioration.
Un article assez complet sur les questions à se poser, avec une bonne analyse de littérature, même la réponse reste assez classique et les données manquent pour la valider.