Lee T. Certifying the Good Physician A Work in Progress, JAMA, 312 (22) 2340
Un édito qui couvre les deux articles précédents. Rappel des résultats : 2% de réduction des coûts avec la certification, et aucun bénéfice démontré pour les patients. On peut critiquer les méthodes, et les tailles des échantillons (surtout la seconde étude), dire qu’il faut plus de résultats sur de plus grandes cohortes, mais il reste que le résultat est décevant.
L’éditorialiste émet tout de même une explication importante qu’il faut considérer : le travail en cabinet médical de soins primaires est de plus en plus collectif, avec des prises en charge collective type maison de santé dans les systèmes examinés, gommant à l’évidence les différences individuelles. Du coup, cela pose en cascade à la fois l’intérêt limité d’une certification individuelle et l’intérêt très fort d’une certification collective.
Par ailleurs, le MOC a évolué (MOC= certification) passant du système initial OUI/NON tous les dix ans par examen assez formel (très critiqué par les médecins) vers un système de surveillance et validation continue dont la forme la plus aboutie (mais pas la plus pratiquée) fournirait à terme un feedback continu sur les pratiques personnelles et leur efficacité (tableau de bord de résultats). Pour le moment, le portail public US mentionne simplement si les médecins ont satisfait au suivi continu de certification (s’ils sont certifiés)… sans pour autant les interdire de pratiquer s’ils ne l’ont pas (encore) fait (en cours de certification). Il n’y a pas vraiment de mesure de la différence de comportement et de résultat sur les patients entre ces deux cohortes.
Très bon édito, on voit qu’on est très proche de notre système d’accréditation français, à la différence qu’on limite les thèmes chez nous à Qualité et Sécurité alors que toute la médecine est incluse dans la formule US; on voit bien qu’à terme la solution du tableau de bord personnel de résultats sera choisie, mais elle n’est pas encore pratiquée.