Bouvier-Colle,M. H., Deneux-Tharaux, C., & del Carmen Saucedo, M. (2013).
Rapport de l’Enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (ENCMM) 2010-2012 INVS, 2017
Entre 2010 et 2012 en France, 256 femmes sont décédées d'une cause liée à la grossesse, à l'accouchement ou à leurs suites, soit 85 par an ou 10 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes.
Un résultat majeur de ce rapport est la diminution d’1/3 de la mortalité́ maternelle directe depuis 10 ans, essentiellement expliquée par la baisse, pour la première fois statistiquement significative, de la mortalité par hémorragie obstétricale dont la fréquence a été divisée par 2 en 10 ans. Toutefois, la quasi-totalité des décès par hémorragie restants est jugée évitable et cette cause reste la 1re cause de mortalité maternelle en France (11 % des décès).
Certaines inégalités de mortalité maternelle persistent et sont préoccupantes. Il s'agit de disparités territoriales : 1 mort maternelle sur 7 survient dans les départements d'Outre-Mer (DOMs), et le nombre de décès maternels rapportés aux naissances vivantes dans les DOMs est 4 fois plus élevé qu'en métropole (40 versus 9 décès/ 100 000 naissances vivantes).
Des disparités sociales existent également. La mortalité des femmes migrantes reste 2,5 fois plus élevée que celle des femmes nées en France. Cette surmortalité est particulièrement marquée pour les femmes nées en Afrique subsaharienne dont le risque est 3,5 fois supérieur à celui des femmes nées en France.
La stabilité de la mortalité maternelle depuis 2007 peut s'expliquer par l'âge maternel qui ne cesse d'augmenter, la fréquence du surpoids et de l'obésité et l'augmentation des causes de décès non directement liées aux complications de l'accouchement comme les morts maternelles par infection (9%), notamment celles liées à la grippe chez les femmes non vaccinées, les morts subites maternelles (9%) ou les suicides maternels (4%) .
Mon avis : un bilan français en amélioration, mais on peut assurément encore mieux faire.