Hooftman J, Dijkstra AC, Suurmeijer I, et al Common contributing factors of diagnostic error : A retrospective analysis of 109 serious adverse event reports from Dutch hospitals BMJ Quality & Safety Published. doi:10.1136/bmjqs-2022-015876.
Mesurer l’exacte fréquence et nature des erreurs de diagnostic demeure difficile. Le plus souvent, l’estimation est rétrospective avec des examens sur dossier. Les hollandais viennent d’aborder le sujet différemment à partir des déclarations de plaintes à l’hôpital. La loi hollandaise oblige les hôpitaux à analyser sur le fond les EIG (événements indésirables graves) et à transmettre leur rapport aux autorités et inspections.
L’analyse porte sur cette base nationale SAE (Serious Adverse Events) créé pour l’analyse des EIG hospitaliers. Elle est toujours remplie par des professionnels indépendants de l’hôpital où est survenu le sinistre, formés à l’analyse des EIG. Chaque hôpital peut/doit faire appel à ce service et possède en retour les résultats des cas qui le concerne. Les dossiers analysés sont souvent enrichis d’entretiens avec des professionnels de santé directement concernés par le sinistre, et la famille/du patient concerné.
La base analysée recouvre les données de 71 hôpitaux à qui on a demandé d’envoyer 4 cas analysés. Au final, l’analyse porte sur 109 cas provenant de 31 hôpitaux.
Les erreurs de diagnostic surviennent en majorité dans les phases d’investigation (analyses complémentaires initiales, de suivi du retour des examens. La communication des résultats est souvent le point faible, associée à des manques dans le suivi des examens, de leur calendrier réel de réalisation et de suivi des résultats. Les causes profondes les plus fréquentes renvoient à des lacunes de connaissance du professionnel, et à son suivi et planification des activités. Dans le suivi, les dossiers électroniques ont leur part de co-responsabilité (mauvais calage des rappels et alertes, bugs divers).
Base finalement assez modeste, sans grande surprise.