Steuten L. Buxton M. Economic evaluation of healthcare safety: which attributes of safety do healthcare professionals consider most important in resource allocation decisions? Qual Saf Health Care published online August 10, 2010
Le taux d’EIG est élevé dans les hôpitaux et possède un coût significatif. Au Royaume Uni, le seul surcoût des jours d’hospitalisation liés à des EIG ont coûté au NHS de l’ordre de £2 milliards par an, plus £400 millions d’indemnités aux victimes, sans parler des préjudices psychologiques sur les victimes et sur les acteurs de santé. Inversement, le coût des actions de sécurité, nombreuses pour répondre à ce problème est relativement peu évalué. Plusieurs modèles existent avec des calculs surtout basés sur le coût rapporté des bénéfices observés des actions sur la réduction objective des préjudices. Mais ces modèles ne prennent pas en compte les dimensions plus subjectives de l’image négative véhiculée par les EIG.
Les auteurs s’essaient donc à un modèle plus complexe en commençant par re-questionner le périmètre de la sécurité du patient et le périmètre des actions. L’article procède par revue de question et 25 entretiens avec des professionnels de santé coutumiers de la position de décideur et d’arbitre au RU.
La littérature confirme que la plupart des stratégies de sécurité sont évaluées par leur capacité de réduction objective des risques et de la sévérité des complications redoutées, mais les auteurs rappellent aussi qu’une vaste littérature montre que les patients ne raisonnent pas forcément avec cette logique-là, préférant souvent s’exposer au risque pour des bénéfices réels ou supposés sur d’autres dimensions (traitement de la dernière chance, ou au contraire, risque trop lointain pour être considéré sérieusement, fait penser que l’on peut accepter plus de risques si l’on dirige soi-même son niveau d’exposition, etc.).
L’entretien avec les professionnels montre que la priorité de leur décision d’arbitrage reste d’abord fondée sur les effets prouvés sur la prévention et la gravité des pathologies les plus fréquentes ainsi que le coût direct de ces EIG. La facilité de mise en place de la mesure est aussi très influente sur la décision. Inversement, le coût de la solution et l’équité viennent bien derrière, et les questions de temps du système à mettre en place l’action et de volonté à communiquer sont les plus négligées. L’exemple choisi pour interroger les professionnels est relatif au MRSA.
Bonne analyse de conjoncture.