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Les leçons du Covid-19 pour la sécurité des soins et les systèmes de santé

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2021 - Report des chirurgies électives (et autres prises en charge de pathologies) en période COVID : les chiffres deviennent très inquiétants

02/04/2021

Czeisler MÉ, Marynak K, Clarke KE, et al. Delay or Avoidance of Medical Care Because of COVID-19–Related Concerns — United States, June 2020. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2020;69:1250–1257.

Résumé

La COVID a fortement bousculé beaucoup de programmes de soins ; moins de consultations en soins de ville, priorités gardées pour les lits COVID à l’hôpital. Le même constat est fait dans quasiment tous les pays européens y compris la France ; même les pathologies les plus aigües paraissent moins venir à l’hôpital en temps de COVID, qu’il s’agisse des AVC, de problèmes coronariens ou des cancers (De Filippo, 2020, Metlzer, 2020, Meredith, 2020)

Mais le pire est à venir avec les retards de traitement, arrêts parfois, décalages temporels des chirurgies électives, le bilan s’alourdit chaque jour en termes de victimes collatérales du COVID pour les patients non COVID. Certaines simulations évoquent un total de la mortalité liée à ces retards et arrêts de traitement qui pourrait dépasser 40 % du total des morts causées directement par la COVID (Cutler 2020).

En juin 2020, on estime aux USA que 41 % des adultes ont différé ou supprimé un accès à un soin médical (toutes catégories confondues) pour cause de pandémie, 12 % auraient évité de venir aux urgences, et 32 % auraient évité une consultation prévue en routine (Czeisler 2020)

Une enquête menée par le Massachusetts General Hospital auprès de 534 patientes atteintes d'un cancer du sein a indiqué que 31,7 % ont déclaré avoir subi des retards de dépistage ou de traitement de mai à juillet 2020. Une autre étude anglaise publiée dans le Lancet a estimé une réduction de plus de 10 % de la survie à 5 ans pour cancer du sein et une réduction de 16 % de la survie pour le cancer colorectal lorsque les voies de dépistage de routine sont suspendues (Maringe 2020).

Le même constat est fait en France où la ligue contre le cancer redoute 30,000 cancers non détectés, ou détectés tardivement du fait du COvid ; Une étude de Gustave Roussy, présentée au congrès de l'ESMO, estime que ceux-ci entraineront une surmortalité par cancers entre 2 et 5 %. Un chiffre qui pourrait bien être sous-évalué (Groyer 2020). 
Et ce constat général de soins différés est encore bien plus fort sur les soins dentaires puisqu’il dépasse 60 % (Guo, 2020)

​​​​​​​Les effets à long terme de tous ces retards généralisés resteront à mesurer sur plusieurs mois ou années. De toutes façons, un effort considérable sera nécessaire pour éliminer l’arriéré de cas chirurgicaux estimé à près de 5 millions de cas aux USA (Meredith 2020).  Dans la province de l’Ontario au Canada, le nombre de chirurgie en attente pourrait demander plus d’un an de délai pour être totalement absorbé après la fin du COvid (Wang, 2020)

Le gouvernement, les agences et les professionnels essaient d’encourager les patients à ne pas renoncer à leur soin, à ​​​​​​​garder le contact avec les professionnels, mais pour le moment, le bilan des soins différés s’annonce plutôt inquiétant dans tous les pays, y compris en France.

Mon avis

Un article inquiétant pour les effets non covid