Un guide de bonnes pratiques d’hygiène vétérinaire a été mis cette année à disposition de tous les vétérinaires par l’association QUALITÉVET dans le cadre du plan ECOANTIBIO 2.
C’est un outil gratuit remarquable que tous les vétérinaires se doivent de connaître et de s’approprier.
D’abord il constitue en effet une réponse aux nécessités de la prévention des maladies infectieuses des animaux mais aussi des humains, évitant le recours ultérieur aux antibiotiques dans le cadre de traitements curatifs. Il s’inscrit d’abord, de par sa genèse, dans la lutte contre l’antibio-résistance.
Les vétérinaires ont depuis longtemps dans leur formation initiale été sensibilisés à la primauté de la prévention sur le traitement et, dans le domaine de la prévention elle-même, à la prééminence de la prévention hygiénique et sanitaire sur la prévention médicale (vaccination notamment), même si, quand la prévention par l’hygiène ne suffit pas, il faut bien évidemment savoir privilégier la prévention médicale sur le risque d’apparition de la maladie et de la nécessité du traitement curatif.
L’hygiène vétérinaire est indispensable pour prévenir les maladies infectieuses animales mais aussi humaines, tant les deux s’avèrent liées.
La pandémie de covid-19 est venue à point rappeler l’importance des zoonoses émergentes et la nécessité renforcée d’une approche convergente des deux médecines, humaine et animale.
On peut dire que ce guide s’insère parfaitement dans la logique et le concept d’une seule santé.
Enfin, s’agissant d’un guide pratique à destination principale de l’activité au sein des établissements de soins vétérinaires, il tombe plutôt bien, l’année où l’AFVAC a centré le thème de son congrès sur l’hospitalisation des animaux.
QUALITÉVET est fidèle à ses principes en précisant qu’en aucune manière ce guide ne constitue un guide opposable.
Il s'agit d'un outil d'utilisation libre et volontaire dans le cadre de l'exercice de la médecine vétérinaire en toute indépendance.
Il n’empêche qu’il s’inscrit en parfaite harmonie et complémentarité avec les exigences des cahiers des charges des établissements de soins vétérinaires.
Son adoption et appropriation par les consœurs et confrères constituera un facteur supplémentaire d’élévation de la qualité de la médecine vétérinaire française.
Ce guide comprend des fiches réparties entre quatorze sujets différents, complétées par des affichables et des affiches.
Il se termine par un outil d’auto-évaluation et des références bibliographiques permettant un approfondissement éventuel des sujets.
Il est particulièrement bien illustré.
Sa présentation schématique, à partir de questions rituelles (pourquoi, qui, quoi, avec quoi, comment ?) auxquelles il est systématiquement répondu, suivies de façon tout aussi systématique d’un encart spécial sur les pièges et erreurs à ne pas commettre et de tableaux particulièrement bien étayés, en fait un outil pratique et efficace.
Une approche par les trucs et astuces illustre bien cette volonté de praticité.
On ne sera pas surpris que le lavage des mains ouvre en quelque sorte le bal, lavage dissocié entre le lavage adapté aux soins et le lavage spécifiquement pré-chirurgical.
En cette année particulière où chaque citoyen s’est trouvé amené à réfléchir à ce geste et le mettre en pratique de façon aussi fréquente que raisonnée, cette partie du guide tombe à point.
On trouvera des informations pratiques sur le choix des produits.
Ce guide ne pouvait pas ne pas traiter le principe de la marche en avant.
Les notions les plus basiques sur le nettoyage et la désinfection des surfaces y sont traitées.
Les problèmes d’hygiène posés par la bureautique n’ont pas été oubliés.
Bien sûr tout ce qui entoure l’acte chirurgical a été développé avec soin, du nettoyage et de la stérilisation du matériel chirurgical à l’antisepsie du site opératoire.
Les vétérinaires ont été sensibilisés depuis très longtemps, et sans doute avant les médecins libéraux, à la question du traitement des déchets d’activité de soins. Un guide avait déjà été élaboré et largement diffusé au tout début des années 2000.
Ce guide y revient de manière concise mais parfaitement suffisante.
Enfin, si ce travail a d’abord visé les établissements de soins, consacrant une fiche à l’hospitalisation dans ses aspects d’hygiène et de biosécurité, n’omettant pas par exemple le cas de l’hospitalisation des veaux malades, il n’a pas pour autant oublié le cas des vétérinaires qui se déplacent à domicile ou dans les élevages : il concerne donc aussi la pratique itinérante, qui du reste était la pratique originelle du vétérinaire praticien.
On retiendra peut-être et surtout de cet outil :
Ajoutons qu'il devient alors un outil de communication professionnelle externe, mettant en valeur l’engagement d’une profession dans l’hygiène, au service de la santé animale mais plus encore de la santé publique et de la santé environnementale.
Cet outil de formation est signé : UNE SEULE SANTE/ONE HEALTH !