Cet article vient compléter le cas clinique « Thrombose veineuse superficielle et décès d'une jeune fille de 21 ans » en y apportant des commentaires et précisions sur le lien TVS/TVP et sur les risques liés aux pilules contraceptives.
Depuis 2013, à la suite d’études et de méta analyses, la Thrombose Veineuse Superficielle connaît un regain d’intérêt, ses risques réels étant mieux précisés.
La mise au point (2015) de la société française de phlébologie précise notamment : « Les thromboses veineuses superficielles (TVS) des membres inférieurs ont longtemps été considérées comme une pathologie bénigne, voire une simple complication de la maladie variqueuse.
Deux grandes études épidémiologiques récentes ont montré qu’au moment du diagnostic, une TVP était associée à une TVS dans 25 % des cas environ et une EP dans 4 à 5 % des cas.
Par ailleurs, des récidives TEV après TVS surviennent dans 3 à 20 % des patients, en fonction de la durée du suivi. Elles peuvent prendre la forme d’une nouvelle TVS, mais également d’une TVP ou d’une EP. Ces données épidémiologiques montrent la place des TVS au sein de la maladie TEV et leur gravité potentielle.
Devant une suspicion clinique de TVS, la réalisation d’un examen écho-doppler en urgence est indispensable afin :
Si les premières études contrôlées et randomisées n’ont pas permis de définir un protocole thérapeutique précis, elles ont fourni des informations importantes, à savoir :
Toutes les générations de pilules oestroprogestatives sont associées à une augmentation du risque d’accident thromboembolique. Le plus grand danger en prescrivant une contraception oestroprogestative est d’ignorer la présence de facteurs de risque cardio-vasculaire associés en présence desquels elles sont contre-indiquées.
Lorsqu’une méthode hormonale est envisagée, pour une femme sans antécédent personnel ou familial de maladie métabolique ou thromboembolique, qui ne fume pas et dont l’examen clinique est normal, le premier bilan biologique peut être réalisé dans les 3 à 6 mois après le début de la contraception (même oestroprogestative).
En cas d’antécédent familial d’hyperlipidémie, il est impératif de demander le bilan biologique avant le début de toute contraception oestroprogestative et entre 3 à 6 mois après. La littérature ne permet pas de définir une attitude consensuelle concernant les antécédents familiaux d’accidents thromboemboliques artériels ou veineux profonds sans antécédent personnel ni identification personnelle de mutation liée à la thrombophilie. Ces situations sont à apprécier en fonction de la proximité, de la précocité et de la sévérité de ces antécédents.
Thromboses veineuses superficielles des membres inférieurs
Au chapitre : Thrombose Veineuse Superficielle (TVS) :
Recommandations de la Société française d’endocrinologie (SFE, 2010) : Chez les femmes présentant des varices ou une thrombophlébite superficielle, le risque de thromboembolie veineuse n’est pas augmenté et toute méthode de contraception peut être utilisée. Un antécédent personnel de thrombose veineuse superficielle ne représente pas une contre-indication aux contraceptions hormonales dans leur ensemble.
Position du groupe de lecture (2013) Suite au commentaire de la SFMV et du GEHT, une nouvelle sous-catégorie a été créée concernant les antécédents de TVS et TVS spontanée sur veine saine avec un classement en catégorie 3 pour les méthodes estroprogestatives.