Nécrose jéjunale après ovariectomie chez une chienne

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Nécrose jéjunale après ovariectomie chez une chienne

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  • Vétérinaire pratiquant une intervention chirurgicale - La Prévention Médicale

Malgré son expérience, un vétérinaire peut faire de mauvais choix et engager sa responsabilité en raison de sa fatigue et de son niveau élevé de stress. Maîtriser sa propre hygiène de vie (sommeil, stress) est donc un facteur de qualité et sécurité des soins dispensés. Illustration avec un mauvais choix d’une laparotomie étroite sur une chienne, peu propice à la sécurité des gestes opératoires.

Auteur : le Dr Michel Baussier, Docteur vétérinaire / MAJ : 04/02/2025

Cas clinique

Une chienne croisée Braque est stérilisée par ovariectomie à l’âge de 6 mois, avant ses premières chaleurs.

L’intervention a semblé se dérouler normalement selon le praticien. Le réveil a été rapide.

La chienne est rendue le soir même à son propriétaire.

Le lendemain soir, le propriétaire signale au praticien une apathie et des douleurs.

Le surlendemain matin, l’animal est hospitalisé. L’abdomen est légèrement douloureux.  Divers examens biologiques sont mis en œuvre et une perfusion est mise en place.

La chienne est retrouvée morte dans sa cage d’hospitalisation quelques heures plus tard.

Une autopsie est réalisée, mettant en évidence une nécrose jéjunale partielle expliquée par l’enserrement anormal dans une ligature d’une portion de mésentère avec l’extrémité de la corne utérine droite. Cette ligature en masse a ainsi séquestré un vaisseau mésentérique qui irriguait le jéjunum, expliquant sa nécrose.

Il s’agit incontestablement d’un événement indésirable grave à la suite d’une intervention sur une chienne en bonne santé, qui avait pour objectif premier d’éviter les manifestations œstrales (chaleurs), de réduire le risque d’infections génitales et de tumeurs mammaires tout en maîtrisant la population canine.

Propositions d'actions préventives

  • Ne pas perdre de vue que la surcharge des plannings chirurgicaux est facteur de risque.
  • Ne banaliser aucune chirurgie, notamment les plus courantes.
  • Adopter et maintenir une technique chirurgicale minutieuse, précise, insusceptible de léser les autres organes, notamment en pratiquant les ligatures. 
  • Ne jamais déroger au contrôle a posteriori du geste.
  • La réduction de l’accès opératoire (laparotomie courte) ne doit pas se réaliser aux dépens de la sécurité des gestes opératoires.