Les facteurs humains constituent l’une des principales causes d’événement indésirable grave en santé. On retrouve classiquement des problèmes de communication, de coopération, d’erreurs humaines et de synergie d’équipe. Or, les seules procédures et les formations théoriques n’ont aucun effet sur ces causes.
La simulation en santé, en entrainant les équipes en situation quasi réelles, permet a contrario d’agir sur ces compétences dites non techniques et ainsi mieux préparer les professionnels à faire face en sécurité aux situations de soin.
Le terme "simulation en santé" correspond à l’utilisation d’un matériel (comme un mannequin ou un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou d’un patient standardisé, pour reproduire des situations ou des environnements de soins, dans le but d’enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques et de répéter des processus, des concepts médicaux ou des prises de décision par un professionnel de santé ou une équipe de professionnels.
On décrit principalement la simulation basse fidélité (ou procédurale) utilisant des mannequins inertes ou des portions de mannequin, utilisée principalement pour former aux procédures de soins et la simulation haute fidélité ou pleine échelle où l’environnement est très proche de la réalité, utilisant des mannequins robotisés, des patients simulés (comédiens jouant le rôle de patient) des robots de chirurgie1 de la réalité virtuelle. La séance peut avoir lieu en centre de simulation ou in situ dans les lieux de travail des stagiaires ou être délocalisée lors de congrès pas exemple.
Ce mode de formation a été largement introduit par les travaux de JC. Granry et MC. Moll dans leur rapport d’état des lieux de la simulation diligenté par la HAS1 en 2010/2012.
Ce rapport a été suivi de plusieurs référentiels structurant les règles de mise en œuvre de la formation en simulation (bonnes Pratiques2, évaluation des structures de simulation3),ainsi que leur valence en matière de DPC4.
Plus récemment, toujours sous la direction de M.C. Moll, chargée de mission, un Guide de gestion des risques et simulation5 a été produit pas la HAS.
L’objectif est de connecter centre de simulation et gestionnaires de risques de structures (ou professionnel de santé libéral) et ainsi de leur permettre d’utiliser la simulation comme moyen de sécurisation des soins, en particulier en utilisant le retour d’expérience sur les EIGS (évènements graves associés aux soins).
Les orientations nationales de DPC pour 2020/20226 font une large place à la simulation en santé.
Elle permet bien entendu une amélioration des compétences techniques en particulier en formation initiale, puisque les gestes peuvent être reproduits un nombre de fois illimité sans risque pour le patient. En ce sens elle améliore la courbe d’apprentissage en la divisant par 10.
Mais son intérêt est particulièrement important pour l’amélioration des compétences non techniques et le travail en équipe agissant ainsi sur les comportements, la communication, la coopération, causes majeures des EIGS. Elle permet d’entrainer des équipes à savoir faire face à des situations de crise médicale ou à des situations complexes et évolutives. Elle améliore ainsi la résilience des équipes.
La séance bien que retransmise n’est pas systématiquement revisionnée (quelques moments peuvent éventuellement être choisis) car se revoir est parfois éprouvant.
Le débriefing comporte trois étapes dites R. A.S. :
Un document d’aide à la progression est remis aux participants.
ATTENTION
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Intégrer la simulation au sein des activités (établissements) de santé comme méthode de gestion des risques à part entière et partir du retour d’expérience des activités (établissements) de santé pour créer des scénarios et des programmes avec les structures de simulation. Pour cela il existe des facteurs clé de succès.