Wong BM, Ginsburg S. Speaking up against unsafe unprofessional behaviours: the diffculty in knowing when and how BMJ Qual Saf 2017;26:859–862.
Cette équipe de Toronto part du triste constat que les internes Canadiens sont plus souvent confrontés à des mauvaises pratiques de leurs aînés qu’à des EIG. Pourtant, ils ne signalent que rarement ces mauvaises pratiques, bien moins qu’ils ne signalent les EIG (46 Vs 71%). Ce fait n’est pas isolé, ni nouveau ; il semble difficile de signaler ces pratiques à risques de collègues car elles sont souvent attribuées à un contexte particulier, voire à une habilité du sénior pour gagner du temps ou se faciliter le travail, plus qu’à un fait relevant d’un défaut permanent de professionnalisme.
Les auteurs pensent que ce constat est finalement surtout lié à l’éducation en matière de sécurité du patient qu’ont reçu les internes, trop centrée depuis 15 ans sur le signalement et l’analyse des EIG, plutôt que sur le professionnalisme, le ‘bien travailler’ et le suivi des recommandations. Pour ces auteurs, il faudrait enseigner d’avoir le courage de parler ‘tout de suite’, de s’étonner et de dire qu’on ne comprend pas le comportement observé quand il va à l’encontre du professionnalisme attendu en étant bien persuadé (ce qui n’est peut-être pas le cas aujourd’hui) que l’absence de professionnalisme est préjudiciable à la sécurité du patient.
Mon avis : un article qui touche à une réalité problématique : le manque d’exemplarité et de professionnalisme de certains séniors et la très grande difficulté des juniors à s’ouvrir sur ces sujets