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Culture de sécurité en médecine

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2000 - L’influence des theories de Sheriff sur la censure sociale comme frein à la culture de sécurité

17/08/2015

Hart E., Hazelgrove J. Understanding the organizational context for adverse events in the health services: the role of cultural censorship Qual. Health Care 2001;10;257-262

Résumé

Le concept d’amélioration de la culture organisationnelle est repris par presque tous les pays comme un mot magique. Que recouvre-t-il réellement ? L’objectif central est d’améliorer la culture de coopération dans le groupe, et surtout son élément bloquant habituel « la censure spontanée à parler des défauts des uns et des autres dans et hors du groupe », bref une culture du silence (culture of silence). Le théoricien et socio anthropologue Robin Sheriff a jeté les bases théoriques sur ce thème (cultural censorship). Il ne s’agit pas vraiment d’une culture de conformité où les sujets ne s’autoriseraient pas à dévier de la pensée dominante (c’est un autre problème traité par d’autres théoriciens, voir la biblio sur déviance); il s’agit plutôt d’une culture où s’installe un sentiment partagé entre les acteurs qu’il n’est pas bon de mettre sur la table publique un certain nombre d’éléments, même si ces éléments peuvent être discutés dans des lieux informels entre professionnels et sont connus de tous (couloirs, cafés…). C’est une véritable conspiration du silence (conspiracies of silence) où à la fois les choses sont partagées implicitement (dans le groupe) mais tout le monde est d’accord pour ne pas les rendre officielles et leur donner un statut tracé (y compris à l’intérieur du groupe, sans même parler de l’extérieur) ; une autre spécificité de ce type de culture du silence est qu’elle ne touche que certains points de l’activité alors que d’autres points de l’activité sont très publics avec l’encouragement de tous. Cette culture du silence est connue pour être résistante à toute  action légale (lois, décrets, incitations des autorités), car elle est partagée par tous les individus du groupe, et le paradoxalement soude le groupe d’une certaine façon autour d’un secret (de violation) qu’il ne faut pas faire sortir sans risques de graves conséquences pour la destruction du groupe en retour (omerta). En même temps, le groupe souffre de cet état, pas tant par le fait de la pression légale, que par celui de cacher ces dysfonctionnements chroniques qui constituent le cœur d’un problème dont ils souffrent au quotidien.  Le travail d’amélioration ne passe pas par la loi, ou par l’imposition d’un système de signalement légal qui équivaudrait à basculer dans une culture plus ouverte (en fait cette imposition donne un résultat qui est lui-même biaisé si l’on n’a rien fait sur la culture, y compris dans l’administration qui recueille les données) mais par un travail d’audit et d’analyse indépendante des données, hors administration de tutelle et un déblocage de la discussion avec les autorités directes du service.

Mon avis

Document d’orientation du NHS intéressant pour sa centration sur le signalement qui représentait l’objectif à l’époque du NHS avec le système national en préparation (NPSA) [THEORIE].