Kearney M., Treadwell J., Marshall M., Overtreatment and undertreatment: time to challenge our thinking Br J Gen Pract 2017; 67 (663): 442443.
Ces collègues généralistes anglais bien connus nous avertissent et nous encouragent à réagir au poids croissant de nos mauvaises pratiques médicales de sur et sous traitement. Les raisons de ces mauvaises pratiques sont nombreuses, souvent associées à des marqueurs individuels qui polarisent les généralistes, selon leurs convictions et leur passé, plutôt vers le sur-traitement ou le sous traitement systématique.
Trop souvent, les collègues arguent du cas singulier de chaque patient pour remettre en cause à l'excès des recommandations majeures, certes écrites en silo (i/e hyperglycémie, hypertension) au prétexte que ces recommandations ne prendraient pas -ou mal- en compte les comorbidités. Ils se justifient ainsi pour sous ou sur prescrire, mais ce n’est pas sans risques pour le patient. Par exemple, parmi les patients souffrant de fibrillations et ayant eu un AVC, 47 % n’avaient pas reçu d’anticoagulants pourtant largement recommandés pour réduire le risque AVC, avec une variation de mauvaise pratique selon les médecins qui va de 22 à 91 % ; de même la prise en charge des hypertendus chez les patients ayant une tension supérieure à 150/90 est une norme suivie à 79,6 % en Angleterre, mais ce chiffre cache une variation selon les médecins qui va de 43 % à 100 %. Les auteurs suggèrent qu’un système d’aide plus formel, et plus contraignant, y compris électronique, devrait réduire ces déviances individuelles au moins pour des pratiques où le consensus est total.
Original, à lire pour une pertinence revue intelligemment.