Sun EC, Mello MM, Vaughn MT, et al. Assessment of Perioperative Outcomes Among Surgeons Who Operated the Night Before. JAMA Intern Med. 2022;182(7):720–728.
Le repos récupérateur est loin d’être toujours appliqué par les chirurgiens. Certains, lors de leur garde ou dans un autre contexte, font suivre une nuit (partielle ou complète) de travail (au moins une intervention entre 23 h et 7 h du matin) par une matinée d’interventions réglées. Est-ce dangereux ?
Cette vaste étude essaie d’apporter une réponse. Elle porte sur l’analyse de 498 234 interventions réalisées de jour par 1 131 chirurgiens de 20 institutions hospitalières américaines entre 2010 et 2020.
Elle ne retrouve aucun lien entre les chirurgiens qui ont travaillé la nuit précédente et un quelconque surrisque dans les interventions du lendemain (pas plus de complications infectieuses que d’autre nature).
Même avec les données ajustées (âge du patient, pathologies, comorbidités), l’effet est négatif : le taux de complication est de 5,89 % pour les chirurgiens qui doublent nuit et lendemain, alors que le taux de complication pour les chirurgiens n’ayant pas opéré la nuit précédente est de 5,87 %.
La seule différence significative est le temps opératoire du lendemain pour ceux qui ont opéré la nuit précédente. Ce temps est significativement statistiquement allongé par rapport aux chirurgiens qui se sont reposés la veille (112.7 contre 117.4 minutes, P = 02), mais cet effet significatif est à relativiser sur un tel nombre de données et doit plutôt être jugé négligeable (-4,6 minutes) selon les auteurs.
Un thème très rarement exploré dans la littérature, et qui va contre les attentes en montrant l’absence d’effet d’une fatigue accumulée la vieille.