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Critique des médecins sur leurs confrères, sexisme

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2013 - Parler aux patients des erreurs des autres confrères

12/08/2015

Gallagher T., Mello M., Levinson W., Wynia M., Sachdeva A., Sydner Sulmasy L., Truog R., Conway J., Mazor K., Lemblitz A., Bell S., Sokol-Hessner L. Shapiro J., Puopolo AL , Arnold R., Talking with patients about other Clinicians’errors, N Eng J Med 369 :18, 2013, 1752-56

Résumé

Même si un consensus est acquis pour la nécessité d’une transparence accrue vis-à-vis du patient, les médecins résistent à révéler aux patients leurs propres erreurs. Le problème est encore plus délicat pour révéler les erreurs de confrères. Un des points faibles du consensus actuel  sur la transparence est de pré supposer qu’elle ne concerne que le médecin devant le patient. Évidemment, ce n’est finalement que rarement le cas tant le système de prise en charge est complexe, articulé entre acteurs, bref, en lui-même (le système) cause d’accidents. Parler d’une erreur au patient dont on n’est pas la source directe conduit à plusieurs difficultés : d’abord en parler correctement (qui, où, quand) ce qui n’est pas simple et relève de l’inférence incertaine, puis en parler tout court avec éthique. Le plus souvent, on n’en parle pas, et on échange la facilité contre tout effet apprenant, et le bénéfice d’un effet positif sur l’évitement de plaintes.

Un groupe d’expert s’est réuni pour réfléchir sur la question. Ce sont ces travaux qui sont restitués dans l’article.

La première difficulté est de savoir ce qui s’est passé (souvent mal tracé) puis d’estimer en quoi c’est une erreur (de « j’aurai pas fait comme çà » à « inadmissible »).

  • Parler au collègue suspecté du problème avant d’en parler au patient est de loin la meilleure solution, mais cela peut avoir aussi des effets délétères sur la relation avec ce collègue et cela prendra du temps. Attention aussi à ne pas tomber dans des clichés de relations entre spécialités, de déconsidération inutile, etc.
  • Ne pas parler au collègue et utiliser directement les données disponibles évite les difficultés précédentes, mais reste peu éthique, peu loyal, et parfois proche de la calomnie, avec une possibilité de cascade d’effets secondaires  incontrôlés sur le collègue ou l’institution que l’on désigne comme coupable, sans parler de l’attitude que l’assureur qui peut être franchement négative sur cette façon de faire. 
  • Même quand les faits sont simples et portent peu à discussion, il faut faire attention à ne pas casser inutilement la confiance du patient dans le collègue ou l’institution désignée, surtout quand il n’a pas d’autre choix que d’y retourner

Le collège d’expert conseille finalement

  • D’en parler toujours quand l’impact est réel pour le patient, car la transparence est un droit pour le patient
  • Mais d’en parler uniquement après avoir réuni les éléments clairs sur ce qui s’est passé ; jamais de spéculation, jamais d’accusation sans preuve. Les inférences doivent être consensuelles dans la profession, ce qui signifie qu’il faut en parler avant où au médecin incriminé, ou à minimum, avec d’autres professionnels. Ne pas se fier sur son opinion personnelle.
  • Autant que possible,  les institutions auxquelles appartiennent les médecins doivent être informées et mobilisées pour faire les intermédiaires entre les médecins concernés. Elles doivent organiser les rencontres, créer une atmosphère de juste culture propice à ces échanges et à l’annonce au patient.

Résumé

Situation clinique

Participants souhaités dans l'annonce

Logique sous-jacente

Erreur d'un proche collègue de votre institution qui a pris en charge le patient avec vous

Vous et le collègue

Assumer collectivement

Erreur d'un étudiant ou d'un paramédical sous vos ordres

Vous, et un encouragement à ce que la personne incriminée vienne aussi

Assumer votre rôle de leader

Erreur d'un collègue de votre institution avec lequel vous n'avez pas de contact direct

Vous et votre collègue, un membre de la direction de l'institution

Assumer la responsabilité de l’institution comme un collectif

Erreur systémique (transmission d'informations....)

Direction médicale de votre institution et si possible de l'autre institution

Un directeur est mieux positionné pour expliquer un problème de système

Erreur d'un collègue sans lien avec vous

Direction médicale de votre institution et si possible de l'autre institution net le collègue

Les directeurs sont mieux positionnés pour ce type d’annonce. Un assureur peut

incriminé

être conseil

Mon avis

Bonne analyse générale.