Le nouveau rapport EURO-PERISTAT qui présente les données de la santé périnatale en 2010 pour 26 pays membres de l’Union Européenne, plus l’Islande, la Norvège et la Suisse est paru le 27 mai 2013.
Il réunit les caractéristiques des femmes enceintes et des nouveau-nés, concernant leur santé et les pratiques médicales pendant la grossesse, l’accouchement et le post-partum en 2010.
C’est en France que le taux est le plus élevé d’Europe avec 9,2 ‰ naissances, comme cela était déjà le cas en 2003.
Néanmoins, ce résultat pourrait s’expliquer par le fait que 40 à 50 % des mort-nés seraient attribuables à des interruptions médicales de grossesse (IMG).
En effet, une politique très active de dépistage des anomalies congénitales et une pratique des IMG relativement tardives pourraient expliquer ce taux élevé de mortinatalité, sachant que dans les pays où les IMG sont autorisées, elles sont souvent réalisées avant 22 semaines, c’est-à-dire avant la limite d’inclusion des naissances dans EURO-PERISTAT.
Pour comprendre cette différence, il est nécessaire de pouvoir distinguer les mort-nés spontanés, des mort-nés issus des IMG ainsi que de connaître l’âge gestationnel des décès fœtaux, ce qui n’a pas été possible dans la mesure où les capacités d’analyse étaient très limitées en 2010.
Elle est en légère baisse avec 2,3‰ naissances vivantes (2,6 en 2003), alors que les taux varient de 1,2 à 5,5 en Europe, plaçant la France au 17ème rang.
Elle est en légère hausse en France par rapport à 2003 : elle passe de 6,3 à 6,6% des naissances vivantes, pourtant dans 11 pays elle a baissé ou est restée stable entre 2003 et 2010. Sur cet indicateur la France est au 10ème rang selon un classement par ordre croissant.
La gémellité présente un risque élevé pour la santé des mères et des enfants et représente 17,4 ‰ femmes venant d’accoucher. Ce taux qui est plus élevé qu’en 2003 (15,8 ‰) situe la France dans la moyenne européenne. Cette hausse en France pourrait être due à l’augmentation de l’âge maternel.
Le ratio calculé à partir des statistiques de routine sur les causes de décès est de 9,1 pour 100.000 naissances en France et fluctue de 0 à 25 en Europe.
Si dans la plupart des pays, les décès maternels sont nettement sous-estimés, en revanche les systèmes d’enregistrement renforcé des décès maternels qui existent en France, aux Pays-Bas, en Slovénie et au Royaume-Uni, donnent des ratios généralement plus élevés qui placent quand même la France dans la moyenne.
Le taux de césariennes atteint 21% et varie de 15% à 52% dans les différents pays de l’Union Européenne, plaçant ainsi la France parmi les pays à taux plutôt bas. Ce taux a tendance à se stabiliser alors qu’il a augmenté dans beaucoup de pays européens.
Pour les chercheurs à l’origine de ce nouvel état des lieux, ce rapport constitue un outil essentiel de surveillance de la santé, d’orientation des politiques de santé publique et d’évaluation de l’impact des initiatives stratégiques au fil du temps. Le projet EURO-PERISTAT prévoit la production d’un tel rapport tous les 5 ans.
« Une amélioration du système d’information périnatal français est en cours, mais des progrès seraient encore nécessaires pour contribuer davantage à la mise en commun des statistiques européennes. » conclut Jennifer ZEITLIN, coordinatrice du projet.
Comme le précédent rapport fondé sur les naissances de 2003, il permet de situer la France par rapport aux autres pays européens et d’apprécier ses points forts et ses points faibles, en matière de système d’information (recueil des données concernant la mère et l’enfant) et d’indicateurs sur la santé et les pratiques médicales.
La France et Chypre sont les seuls pays européens à ne pas disposer de données systématiques sur l’âge gestationnel et le poids des nouveau-nés qui leur permettraient pourtant de surveiller la mortalité ou la morbidité dans des groupes de population à risque, tels que les enfants très prématurés.
Pourtant quelques améliorations ont été très récemment apportées au système d’information en France, permettant de disposer maintenant par le PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information), de ces données, mais la France est encore loin derrière ses voisins en matière de données disponibles.
En revanche, elle dispose de données exhaustives et fiables sur les morts maternelles. Elle a également des données de bonne qualité, à partir des enquêtes nationales périnatales, sur les indicateurs démographiques et sociaux des mères, la prise en charge médicale pendant la grossesse, l’accouchement et certains indicateurs de santé des nouveau-nés.