Une patiente se rend chez un praticien pour un lambeau déplacé apicalement. Le lendemain, elle présente un œdème facial et en informe le chirurgien-dentiste par e-mail.
Une patiente de 60 ans est adressée pour un traitement parodontal pré-implantaire en juin.
Le questionnaire médical ne relève aucune pathologie. La patiente n’est pas fumeuse. Aucune prise médicamenteuse n’est retrouvée à l’interrogatoire.
Le praticien réalise des détartrages et curetages en juin.
En septembre, le praticien propose un lambeau déplacé apicalement. L’intervention est réalisée à la date prévue, sans incident peropératoire. La patiente décrit des suites douloureuses. Le lendemain elle se réveille avec une tuméfaction de la face. Elle appelle le cabinet et tombe sur le répondeur qui indique le nom d’un cabinet à contacter en cas d’urgence et donne une adresse mail pour communiquer avec le praticien.
La patiente adresse un mail à 9 heures puis transmet vers 12 heures des photographies de l’œdème facial.
Le praticien prend connaissance du mail dans l’après-midi et adresse par retour une ordonnance d’antibiotiques.
La patiente explique qu’ayant reçu cette ordonnance en soirée elle n'a pu se rendre à la pharmacie (qui était fermée). Ce n’est donc que le lendemain qu'elle tente de se procurer les antibiotiques, mais la pharmacienne garde l’ordonnance et l'adresse à l'hôpital où elle séjournera 6 jours du fait de l'évolution d'une cellulite.
Elle reproche au praticien une prise en charge tardive.
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L’expert judiciaire a conclu qu’il n’existait pas de manquement.
Les suites de ce type d’intervention sont habituellement simples et il n’est pas recommandé d’antibiothérapie prophylactique.
Le comportement de la patiente est prudent dans un premier temps car dès 9 heures du matin elle appelle le cabinet pour signaler des suites anormales. Le praticien qui n’est pas à son cabinet délivre une ordonnance par mail que la patiente reçoit en début de soirée alors que la pharmacie vient de fermer selon ses propos.
Nous pouvons nous interroger sur la pertinence du moyen de communication (le mail) entre la patiente et le praticien. Il est loisible de penser que l’absence de communication orale a joué un rôle dans le "retard" de prise en charge. En effet :
A noter que la sécurité sociale informée du litige a reproché au praticien la délivrance d’une ordonnance sans examen médical, alors que la patiente avait été vue la veille.
Dans ce cas clinique, le praticien a fait plus que ce qui était prévu initialement dans la mesure où il prend connaissance de ses mails professionnels et tente une prise en charge de la patiente alors qu’il est en congé et que son répondeur indique le numéro d’un confrère à consulter en cas d’urgence. Toutefois, un échange oral et direct aurait été plus efficace et plus sûr.