Lorsqu'une infection nosocomiale survient après une intervention par voie coelioscopique, sans antibioprophylaxie...
Saisine de la CRCI par les parents de la patiente le 30 juin
Expertise
Les experts, tous deux professeurs d’université –l’un, chef de service de chirurgie digestive et l’autre, de réanimation médicale– ne notent pas de faute technique dans la réalisation du geste opératoire. La voie d’abord coelioscopique était justifiée chez cette jeune fille dans le double souci de laisser des cicatrices peu visibles et de permettre une exploration complète de la fosse iliaque droite et du pelvis, confirmant le diagnostic et écartant toute autre pathologie. « (…) La complication survenue répondait aux critères d’une infection nosocomiale : infection du site opératoire, qui n’existait pas et n’était pas en incubation lors de l’admission à la clinique le 9 mars, survenue plus de 48 heures et moins de 30 jours après l’intervention. L’absence d’antibioprophylaxie lors de la première intervention, le 10 mars, avait pu favoriser la survenue de cette affection, en sachant que cette antibioprophylaxie limite statistiquement les risques de survenue de cette infection mais ne représente pas une certitude de l’éviter (…) ». Les experts étaient d’avis que « (…) le médecin anesthésiste présent lors de l’intervention était co-responsable avec le chirurgien de la prescription de l’antibioprophylaxie. En postopératoire immédiat, à la clinique, l’antibiothérapie par Augmentin® était insuffisante en l’absence de geste chirurgical. A l’hôpital, lors de l’admission le 8 mai, l’antibiothérapie par Rocéphine® et Amiklin® était également insuffisante, vu les germes potentiellement responsables (absence d’activité sur les germes anaérobies). C’est le geste chirurgical qui a permis la bonne évolution. Dans ce type de situation, ce sont l’évacuation et le drainage de la collection abcédée qui constituent le traitement efficace (…) ». Les experts concluaient à une ITT de 5 mois, une IPP de 0,5%, un pretium doloris de 3,5 /7 et un préjudice esthétique de 2/7.
Avis de la CRCI (février 2008)
Pour la CRCI , « (…) Les dommages de la patiente résultaient d’une infection nosocomiale provenant de germes d’origine digestive et endogène ; que, lors de la première intervention, aucune antibioprophylaxie n’a été prescrite contrairement au protocole, ce qui aurait limité statistiquement les risques de survenue de cette infection opératoire ; qu’ainsi, la patiente a subi une perte de chance de 30% d’éviter cette infection ; que la responsabilité du chirurgien doit alors être engagée à hauteur de 30% ; que, pour le surplus (soit 70%), la responsabilité de la clinique qui n’apporte pas la preuve d’une cause étrangère, doit être engagée (…) ».
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Opérée le 17 09 2018 d'un prolapsus(rectocèle-cystocèle) ,reopérée en urgence le 10 10 2018 pour abcès à la vessie,je pense qu'il y a eu une faute d'aseptie quelque part ,je me trompe ?