Le 9 février, Mr A. était hospitalisé en clinique pour être opéré, selon ses dires, d’ « hémorroïdes » (en fait, il s’agissait d’une récidive d’une fistule anale)...
Assignation du chirurgien et de la clinique par le patient en réparation de son préjudice.
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L’expert, professeur des universités, chirurgien des hôpitaux, considérait qu’il y avait eu inobservation des règlements de prudence dans la vérification de l’identité des patients à opérer : « (…) Les précautions de vérification d’identité n’ont pas été faites, tant par le personnel de la clinique que par le chirurgien qui n’avait pas poussé jusqu’au stade ultime sa vérification d’identité et s’était contenté de la réponse du patient qui était peut-être déjà prémédiqué ou en voie d’anesthésie (…) »
En revanche, à son avis, les séquelles de cette intervention injustifiée étaient inexistantes : les douleurs ilio-inguinales avec irradiation postérieure que le patient imputait à l’intervention, évoquaient plus une origine rachidienne qu’inguinale et il n’y avait aucun signe d’irritation nerveuse pariétale, parfois responsable de douleurs après cure de hernie inguinale.
L’expert retenait un pretium doloris de 2 / 7 et un préjudice esthétique de 1 / 7 mais concluait à l’absence d’ITT et d’IPP.
Tribunal de grande instance (2004)
Se fondant sur les conclusions du rapport d’expertise, les magistrats condamnaient, in solidum, le chirurgien et la clinique à indemniser les deux préjudices retenus par l’expert, en versant au patient la somme de 3 300€.
Cour d’appel (2010)
La cour d’appel estimait qu’en l’absence de données médicales nouvelles, il y avait lieu de confirmer le jugement précédent. Toutefois, « (…) le patient qui avait déjà subi une grave opération en 1996, était fondé à réclamer l’indemnisation d’un préjudice moral dès lors, qu’il est patent, au regard de son âge, 73 ans, et de son grave handicap, que cette opération injustifiée qui est le résultat d’une erreur médicale inadmissible, a présenté pour lui un caractère particulièrement traumatisant (…) »
Indemnisation (supplémentaire) de 3 000 €.