Décès évitable d'une patiente de 53 ans : retard de diagnostic de complication survenue en postopératoire, prescription téléphonique d'antalgiques (anesthésiste d'astreinte), absence de concertation postopératoire entre chirurgien et anesthésistes...
Saisine de la Commission de Conciliation et d'Indemnisation (CCI), en décembre 2015, par les proches de la patiente pour obtenir l’indemnisation des préjudices qu’ils avaient subis
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- d’une perforation ischémique secondaire de la paroi colique bien que le chirurgien ait signalé que le côlon désinvaginé était indemne de toute lésion, y compris sur le sillon d'invagination qui est la zone la plus menacée par l'ischémie ;
- d’un traumatisme direct de la paroi colique lors de la manipulation cœlioscopique d'un côlon rempli de matières; le chirurgien décrivait plusieurs plaies séreuses du côlon sigmoïde, qui avaient pu évoluer vers la nécrose ischémique, d'autant que la perforation siégeait en aval de la sigmoïdopexie, surtout si ces plaies étaient plus profondes qu'estimées, la profondeur de l'atteinte pariétale étant plus difficile à évaluer en cœlioscopie;
- d’une perforation intestinale passée inaperçue lors de l'introduction du trocart iliaque gauche de cœlioscopie mais le recours, par le chirurgien, à la technique d’ " open cœlioscopie" était de nature à limiter ce risque.
Se fondant sur l'analyse des experts, la CCI estimait : "(...) Même si le mécanisme de la perforation ne pouvait être établi, il est sûr que cette dernière était la conséquence de l'intervention réalisée. Il n'est pas certain que, même bien prise en charge, cette complication non fautive n'aurait pas entraîné des séquelles importantes. Dès lors, 40% du préjudice lié au décès de la patiente doit être indemnisé au titre de la solidarité nationale.
S'agissant du défaut subséquent de prise en charge qui a causé une perte de chance, évaluée à 60%, d'éviter le décès de la patiente, le comportement fautif de l'anesthésiste de la patiente y a contribué à hauteur de 10% et ceux du chirurgien et de l'anesthésiste de garde, à hauteur de 25% chacun (...)"
Par ailleurs, la CCI rappelait qu': "(...) Elle ne pouvait discuter de la prise en charge de la patiente au centre hospitalier départemental, cet établissement n'ayant pas été mis en cause dans la procédure déposée devant elle. Toutefois, il apparaissait que, lors de son transfert, la patiente était dans un état très grave et que son décès était, sans doute, inévitable (...)"