Un cas pas si ancien, qu’on ne voudrait plus voir avec cette issue dramatique… Chacun fait son métier avec passion et connaissance, mais le groupe dans sa totalité fonctionne mal, les consignes d’appel ne sont pas claires et la rapidité de l’aggravation du saignement de post-partum surprend ces professionnels pourtant aguerris.
Femme âgée de 38 ans, suivie par un gynéco-obstétricien pour une quatrième grossesse, les trois précédentes s’étant déroulées normalement.
Assignation de la sage-femme, des gynéco-obstétriciens, de l’anesthésiste et de la clinique par les ayants droit de la patiente.
Les experts désignés tous deux professeurs des universités, l’un chef de service de gynéco-obstétrique et le second d’anesthésie réanimation, déposaient des conclusions communes :
« (…) La patiente était décédée dans les suites de son accouchement d’une hémorragie de la délivrance due à une déchirure obstétricale du col de l’utérus et du vagin. Les décès par hémorragies de la délivrance, de cause recensée, constituent des accidents normalement évitables. Leur survenue peut être attribuée à un retard au diagnostic et à la prise en charge de l’hémorragie. Le décès de la patiente aurait pu être évité s’il n’y avait pas eu de défaut de surveillance dans le post-partum et si les décisions prises par les deux gynécologues-obstétriciens avaient été transmises aux sages-femmes.
1) On peut établir a posteriori qu’une reconnaissance, en dû temps, par la sage-femme de l’importance et de la gravité de l’hémorragie de la délivrance aurait permis une prise en charge chirurgicale plus précoce du saignement génital. Ce retard au diagnostic est principalement responsable de l’enchaînement des complications et de l’issue tragique survenue ultérieurement.
2) On peut également établir a posteriori qu’en l’absence d’alternative thérapeutique, une hystérectomie d’hémostase devait être décidée par l’associé du gynéco-obstétricien dès l’échec des sutures vaginales qu’il avait entreprises.
3) Une hystérectomie d’hémostase décidée un peu plus tard par le gynéco-obstétricien de la patiente n’aurait très probablement pas permis d’éviter la survenue du choc hémodynamique, constaté peu après son intervention sur le vagin, même si cette hystérectomie représentait, encore à ce moment, le seul moyen capable de s’opposer, avec quelque chance d’efficacité, à l’issue fatale ultérieure.
4) La clinique ne disposant pas d’un bloc chirurgical facilement accessible depuis la salle de travail n’a pas offert toutes les conditions de sécurité attendues de la part d’une clinique d’accouchement exposée à ce genre de complication hémorragique brutale.
5) L’approvisionnement en sang demandé par l’anesthésiste n’a pas été réalisé avec la promptitude requise de la part de la banque du sang qui a prétexté des réglementations qui sont « caduques » en cas d’extrême urgence (…) »
Tribunal de Grande Instance (2008)
Se fondant sur le rapport d’expertise, le tribunal rappelait que : « les suites de couche relevaient de la surveillance de la sage-femme à qui il incombait, s’il se produisait une pathologie, notamment une hémorragie anormale, de prévenir le médecin». Etant donné que, pour l’expert obstétricien, « le saignement de la délivrance existait, durable et anormalement abondant, que la sage-femme en avait sous-estimé la gravité au cours de la première heure ayant suivi l’accouchement », les magistrats estimaient qu’elle avait commis une faute directement responsable du décès de la patiente.
Concernant l’associé du gynéco-obstétricien, le tribunal reconnaissait qu’il avait correctement établi le diagnostic de déchirure vaginale et cervicale, en pratiquant une révision utérine et un examen sous valves chirurgicales et qu’il avait entrepris de façon pertinente de suturer ces plaies. Mais d’une part le méchage palliatif étant inopérant et l’hémorragie persistante et d’autre 1 part la patiente n’étant pas transférable en raison de son état hémodynamique instable, il aurait dû procéder entre 17h15 et 17h 30 soit à une hystérectomie d’hémostase, soit à une ligature des artères utérines ou hypogastriques, d’autant que le bloc opératoire était accessible en 2 minutes et que l’anesthésie pouvait être complétée en moins de 6 minutes et ce, même en l’absence de transfusion sanguine. Pour les magistrats, ce faisant, il avait privé la patiente d’une chance de survie.
En revanche, ils ne reprochaient aucune faute au gynéco-obstétricien traitant estimant, contrairement à l’expert, qu’il n’aurait pas eu le temps, compte-tenu du délai nécessaire pour pratiquer l’anesthésie, de réaliser une hystérectomie d’hémostase avant 17h45, lorsque était survenue une défaillance hémodynamique brutale chez la patiente. De même, ils excluaient
toute responsabilité de l’anesthésiste et de l’organisation de la clinique dans le décès de la patiente.
Condamnation in solidum de l’associé du gynéco-obstétricien traitant et de la clinique à verser aux ayants droit de la patiente, une indemnisation de 34 3OO € correspondant à une perte de chance évaluée à 30 %.
Cour d’appel (3 juillet 2OO9)
La cour d’appel confirmait le précédent jugement mais retenait une perte de chance de 90 % ainsi que la responsabilité du gynéco-obstétricien qui avait suivi la grossesse et celle de la
clinique.
Les magistrats estimaient que ce praticien avait confié sa patiente dans des conditions « discutées » à son associé et sans l’ accord de ce dernier, qu’il n’en avait pas informé la sagefemme qui avait vainement tenté de le joindre à 16h40, de sorte qu’il n’était arrivé à la clinique qu’à 17h40 à la suite d’un appel fait à 17h30, à un moment « où, si une hystérectomie d’hémostase constituait encore le seul moyen de tenter d’éviter le décès, les chances de survie étaient très gravement compromises ».
Quant à la clinique, la cour jugeait que, contrairement à la réglementation en vigueur, le transfert de la patiente de la salle de naissance au bloc opératoire impliquait un changement
d’étage et que cette organisation avait contribué à rendre plus difficile un recours à une hystérectomie en extrême urgence. En revanche, elle ne retenait pas à l’encontre de la clinique
de responsabilité dans le retard de livraison de sang.
Indemnisation de 243 000 € à la charge de la clinique (sage-femme salariée 60 %), de l’associé du gynéco-obstétricien traitant (25 %) et de ce dernier (15 %).
Le taux global de mortalité maternelle a certes régressé depuis 2001 mais il s’élève encore à 9,6 pour 100 000 naissances (bilan 2001-2006) (2). Les hémorragies restent la première cause
de décès par cause obstétricale (25 %) (2). Parmi elles, la proportion de décès évitables ou probablement évitables est de 90,6 % (2). Tous les professionnels de l’obstétrique doivent connaître les recommandations publiées par l’HAS en 2004 (2).
Le fait le plus important est l’appréciation correcte de l’importance de l‘hémorragie ( 1, 2, 3 ) mais « (…) ce n’est pas toujours facile d’emblée de faire la différence entre un saignement
« normal » de l’accouchement et une hémorragie potentiellement grave (…) » reconnaît Marie-José Keller, présidente de l’Ordre des sages- femmes (4).
Ce matériel est réservé à un usage privé ou d’enseignement. Il reste la propriété de la Prévention Médicale, et ne peut en aucun cas faire l’objet d’une transaction commerciale.
Mon dieu
Je suis en train de lire et je pleure car je suis déjà passé par la
exactement le même problème, la même complication sauf que c'est moi même qui la découvre l' hémorragie et personne m'a cru car c'était 10 MN après la visite de médecin alors j'ai décidé de rentrer ma main et monter le sang au infirmière.......... 4 operation pour arrêter l'hémorragie, depuis 2015 et je suis encore choqué
Merciiiiii mon dieu
Oui,pour Le Cas,du Décès,apres Accouchement C'est Un Frequent Surtout À Uvira/rdc
Sont Surtout,liés Au Faute Et Negligeance Des Sage-femmes.
Et Autres,part L'ignorance De La Population,a Certaines Exigeances Médicales.
J'ai subit la même chose .je remercie encore et toute ma vie l anesthésiste qui m'a sauvé la vie .car lui a pris la décision de m'enlever l'utérus car la sage femme une incapable me regardait mourir. C'est lui qui a appelé le chirurgien a 3h du mat pour lui dire viens vite .ont la perd 4 de tension .j'ai été opéré 2 fois car pendant mon transfert en réanimation dans un autre hôpital .je resaignait .1 mois de soin intensif .j'ai pu connaître ma fille 1 mois après .en rentrant chez moi problème de plaquette .mon genyco qui était en vacances ma surnomer belle étoile .merci merci Dr dominicie sens lui je n'aurais jamais connu ma fille .ça fait 15 ans est c'est tjr gravé