Un cheval de race American Paint Horse, âgé d’un peu plus de deux ans, importé au printemps, tombe malade un samedi soir à l’automne et présente notamment de petites coliques. Le décès de l'animal 4 jours plus tard, constitue un événement indésirable grave analysé ici.
Le vétérinaire habituel intervient et, suspectant une piroplasmose, administre un traitement spécifique contre cette maladie, complété par un traitement symptomatique des coliques ; le cheval reçoit un traitement à la fois piroplasmicide, anti-infectieux, anti-inflammatoire, antispasmodique, analgésique.
Le lendemain, dimanche, le cheval est amélioré mais de légères coliques persistent.
Le lundi, il est cependant revu sur appel du propriétaire ; le traitement symptomatique des coliques est poursuivi, le cheval est perfusé.
Ce même lundi, le propriétaire, de sa propre initiative, hors toute prescription vétérinaire, administre à l’animal un anthelminthique à base d’ivermectine.
La situation s’aggrave le mardi, les coliques sont plus fortes. Une administration naso-œsophagienne d’huile de paraffine est envisagée mais le praticien échoue à réussir le sondage. Il est alors fait appel à un vétérinaire consultant, dont l’expérience en pratique équine est reconnue.
Le praticien consultant réalise le même jour en soirée une exploration rectale, il administre de l’huile de paraffine à la sonde naso-œsophagienne, il perfuse l’animal et réalise (par le flanc gauche) une injection intrapéritonéale d’un anesthésique local. Il réalise une prescription complémentaire de médicaments (huile de paraffine, AINS, analgésiques, antispasmodiques).
Le cheval est retrouvé mort au milieu de la nuit.
Une autopsie réalisée le mercredi met en évidence une rupture du cæcum et exclut toute déchirure rectale (le consultant était mis en cause à ce propos). Elle met en évidence une infestation par des grands strongles.
La mort de cet animal constitue évidemment un événement indésirable grave (EIG), d’autant que le pronostic ne paraissait pas exagérément sombre, eu égard au caractère modéré et la plupart du temps discret des coliques au cours de l’évolution de la maladie. Le cheval continuait à émettre des crottins et, toujours capable d’excitation sexuelle, s’était même intéressé au cours de cette phase de petites coliques et de soins à une pouliche en chaleurs. Pour le propriétaire, cette mort, totalement imprévue, est incompréhensible et constitue assurément un EIG. |
En savoir plus sur les coliques du cheval
https://www.cliniqueveterinairegrosbois.fr/fr/fiches-info-sante/quels-sont-les-differents-types-de-colique/
https://www.lepointveterinaire.fr/publications/pratique-veterinaire-equine/sommaire-du-dernier-numero-2/n-176/gestion-medicale-des-maladies-du-caecum-et-du-colon-a-l-origine-de-coliques-aigues.html